Amnesty International presse Tunis de libérer des opposants

Infos. Amnesty International (AI) a appelé jeudi les autorités tunisiennes à libérer des opposants politiques et d'autres personnalités dans les milieux médiatiques et des affaires, détenus pour des soupçons "infondés" de complot contre la sûreté de l'Etat.

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Dans un communiqué, l'organisation a demandé à Tunis d'"abandonner l'enquête pénale visant au moins 17 personnes (...) sur la base d'accusations infondées de complot, et libérer toutes les personnes détenues". Début février, les autorités ont lancé un coup de filet contre des personnalités dont plusieurs ex-ministres, des hommes d'affaires et un patron d'une radio locale privée. Le président Kais Saied les a qualifiés de "terroristes", les accusant de "complot contre la sécurité de l'Etat". Des détenus ont été interrogés sur leurs rencontres et échanges téléphoniques avec des diplomates étrangers, d'autres sur des interviews accordées à des médias, a indiqué AI. "L'enquête criminelle est l'une des attaques les plus ouvertement agressives des autorités contre l'opposition", depuis le coup de force de président Saied en juillet 2021, a déploré l'ONG. Selon Heba Morayef, directrice régionale pour le Moyen-Orient et le Nord à AI, "arrêter et emprisonner des opposants sur la base d'accusations vagues envoie un message effrayant: personne en Tunisie ne peut exprimer librement ses opinions sans craindre des violations des droits humains, notamment des arrestations et des détentions arbitraires". "Les autorités tunisiennes doivent libérer immédiatement toutes les personnes détenues pour lesquelles elles ne peuvent pas présenter de preuves crédibles (...) et clore les enquêtes menées contre elles", a-t-elle ajouté. A l'appel du Front de Salut national, principale coalition de l'opposition, des dizaines de personnes ont manifesté jeudi devant le tribunal de Tunis pour réclamer la libération de toutes les personnes arrêtées dans le cadre de cette affaire. Cette vague d'arrestations est sans précédent depuis le coup de force du président Saied qui s'est octroyé tous les pouvoirs depuis le 25 juillet 2021. Les ONG et les principaux partis d'opposition dénoncent une "dérive autoritaire" en Tunisie, faisant vaciller la jeune démocratie issue de la première révolte du Printemps arabe en 2011.

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