"Des épidémies de choléra se produisent régulièrement au Mozambique entre octobre et avril, mais avec près de 21.000 cas et 95 décès, il s'agit de la plus grande épidémie depuis plus d'une décennie", a indiqué aux journalistes à Genève le représentant de l'OMS au Mozambique, le Dr Severin Ritter von Xylander, en visioconférence depuis Maputo. "Par exemple, la province de Manica (centre-est), aujourd'hui largement touchée, n'a pas connu de choléra au cours des 15 dernières années", a-t-il ajouté. Le responsable de l'OMS a averti que "l'épidémie continue de s'étendre géographiquement", soulignant que cinq nouveaux districts avaient été touchés rien que la semaine dernière. Dans la ville portuaire de Quelimane, la plus touchée, qui a été sans eau ni électricité pendant 14 jours, 132 personnes ont été admises dans des centres de traitement pour le choléra au cours des dernières 24 heures, a-t-il donné en guise d'exemple, indiquant que "le nombre de cas a explosé" et s'est multiplié par dix. Jusqu'à présent, 47 districts dans huit des 11 provinces du pays ont été touchés, selon l'OMS. Une première campagne de vaccination contre le choléra a eu lieu fin février dans quatre provinces, ciblant plus de 715.000 personnes. Le coup d'envoi d'une deuxième campagne a été lancée jeudi à Quelimane, visant 410.000 personnes. D'autres vont suivre, notamment dans les provinces de Manica et Sofala. Au total, plus de 1,35 million de personnes sont ciblées par ces campagnes. Les inondations causées par le cyclone "reculent maintenant, mais l'accès à l'eau potable et à l'assainissement est toujours difficile, environ un tiers des cultures ont été détruites", a ajouté le Dr Ritter von Xylander. Le cyclone Freddy a frappé la région de l'Afrique australe deux fois en quelques semaines. Au Mozambique, il a détruit plus de 132.000 maisons et 184.000 personnes ont été déplacées, selon l'OMS. Et 163 établissements de santé ont été endommagés. Le choléra n'est pas le seul souci à l'horizon. "Au cours des prochaines semaines, le nombre de cas de paludisme va augmenter drastiquement et le taux de malnutrition - déjà très élevé - va augmenter", a averti le responsable de l'OMS. Au Mozambique, a-t-il dit, "le changement climatique n'est pas un problème futur; il est ici et maintenant".
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