Le sort d'un vingtième militaire kidnappé en même temps il y a près de deux mois demeure en suspens. Il n'a pas pu être extrait de la zone où sont actifs les rebelles parce qu'il est blessé et il sera récupéré "plus tard", a assuré mardi le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) qui a activement participé à la libération des otages par leurs ravisseurs. Ces membres de l'armée centrafricaine avaient été capturés lors de violents combats le 14 février à Sikikede dans le nord contre la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), la principale alliance rebelle dans ce pays en guerre civile depuis 10 ans. L'état-major de l'armée avait reconnu des pertes militaires "considérables" sans livrer de bilan précis plusieurs jours après les événements. L'avion qui transportait les dix militaires s'est posé à l'aéroport de Bangui en début d'après-midi, a rapporté une journaliste de l'AFP sur place. Les traits tirés, en jogging de l'armée, munis de quelques effets enfermés dans des sacs en plastique, ils ont été accueillis notamment par le chef d'état-major de l'armée Zéphirin Mamadou, le ministre de l'Intérieur Michel Nicaise Nassin et celui de la Défense, Claude Rameaux Birau, accompagnés de représentants du CICR. Ils n'ont pas eu l'autorisation de s'exprimer sur les conditions de leur détention. Après cette "première vague" de libération "demain nous ramènerons les neuf autres", a assuré le ministre de l'Administration territoriale, Bruno Yapande. Mais "le dernier soldat n'a pas eu d'autre choix que de rester sur place où il est soigné, (...) il sera rapatrié dès que possible", a-t-il ajouté. La Centrafrique est le deuxième pays le moins développé au monde selon l'ONU, et théâtre depuis 2013 d'une guerre civile meurtrière au début mais qui a baissé d'intensité depuis 2018. Fin 2020, les plus puissants des nombreux groupes armés qui se partageaient alors les deux tiers du territoire s'étaient alliés au sein de la CPC et avaient lancé une offensive sur Bangui pour tenter de renverser le chef de l'Etat Faustin Archange Touadéra, lequel avait appelé Moscou à la rescousse de son armée démunie.
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