"Au vu de ce qui a précédé, nous abandonnons nos manifestations pour lundi, c'est-à-dire demain", a déclaré à la presse le vétéran de l'opposition kényane se réservant la possibilité de lancer de nouveaux appels à manifester faute de résultats d'ici une semaine. "En faisant cela, nous voulons souligner que les droits de se rassembler, de manifester, protester et s'exprimer sont imprescriptibles comme le prévoit notre Constitution", a ajouté M. Odinga qui a lancé depuis le 20 mars des manifestations bi-hebdomadaires, chaque lundi et jeudi. Cette annonce survient après un appel au calme lancé dimanche par le président William Ruto. Dans une déclaration à la nation depuis State House, le palais présidentiel, M. Ruto avait exhorté l'opposition à annuler la manifestation prévue lundi et à participer à une commission parlementaire bipartite. M. Odinga a salué "le rameau d'olivier" présenté par M. Ruto, mais averti que les manifestations pourraient reprendre si aucun progrès n'était réalisé "au bout d'une semaine". "Nous nous réservons le droit d'appeler à des manifestations si ce processus ne porte aucun fruit" et de les reprendre "au bout d'une semaine", a-t-il dit. M. Odinga accuse M. Ruto de lui avoir "volé" la présidentielle très serrée d'août, d'être "illégitime" mais aussi d'être incapable de juguler l'inflation (9,2% sur un an en février). Trois personnes dont un policier sont mortes depuis le début de ces protestations, marquées également par des pillage, du vandalisme et des attaques contre des journalistes --au moins 25 cas impliquant "des acteurs étatiques et non-étatiques" selon le Conseil des médias kényan. Dirigeant du parti Azimio La Umoja, M. Odinga, qui concourait pour la cinquième fois à la tête du pays, conteste toujours les résultats de la présidentielle du 9 août 2022, malgré le rejet de son recours par la Cour suprême. Selon les résultats officiels, M. Odinga a perdu face à William Ruto de quelque 233.000 voix, l'un des écarts les plus serrés de l'histoire du pays, et alors qu'il était soutenu dans ce scrutin par le président sortant Uhuru Kenyatta. Les manifestations au Kenya ont poussé fin mars l'Union africaine à appeler "au calme et à entamer un dialogue", à l'instar de la Grande-Bretagne et d'autres pays. Les Etats-Unis se sont dit vendredi "profondément préoccupés".
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