"Je suis particulièrement préoccupé par le fait qu'un journaliste ait été expulsé à la suite d'un reportage sur une vidéo qui semble montrer des exécutions extrajudiciaires d'enfants dans la ville de Ouahigouya, dans le nord du pays", a déclaré dans un communiqué Volker Türk, le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme. "Lorsque des allégations aussi graves sont révélées, il est du devoir des autorités de mener rapidement des enquêtes approfondies, impartiales et transparentes afin d'établir les faits et, le cas échéant, de veiller à ce que les responsables soient traduits en justice", a-t-il ajouté. "En cette période de transition, la protection des voix indépendantes est plus nécessaire que jamais, afin de permettre un contrôle citoyen, de favoriser la prise de responsabilité et de laisser au peuple burkinabé l'espace nécessaire pour construire ensemble une société résiliente, stable et inclusive", a encore dit le Haut-Commissaire. Il a rappelé que depuis le 30 septembre 2022 et le putsch du capitaine Ibrahim Traoré - le deuxième en un an - les activités de toutes les organisations de la société civile et des partis politiques ont été suspendues dans le pays, des mesures ont été prises pour restreindre le travail des médias et le gouvernement a suspendu la transmission de Radio France Internationale et coupé les émissions de la chaîne de télévision France 24. La semaine dernière, les journalistes Sophie Douce (Le Monde) et Agnès Faivre (Libération) ont été expulsées. Dans la foulée du Mali et du Niger voisins, le Burkina Faso a été pris depuis 2015 dans une spirale de violences attribuées aux groupes jihadistes liés à Al-Qaïda et à l'organisation Etat islamique (EI), qui ont fait plus de 10.000 morts - civils et militaires - selon des ONG, et quelques deux millions de déplacés internes.
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