Mort de jeunes militants à Lubumbashi (sud-est de la RDC): deux soldats jugés

Infos. Deux soldats congolais ont comparu vendredi devant un tribunal militaire pour la mort le mois dernier, par balles ou par noyade, de jeunes militants d'un parti politique lors d'un rassemblement à Lubumbashi, grande ville du sud-est de la République démocratique du Congo.

Mort de jeunes militants à Lubumbashi (sud-est de la RDC): deux soldats jugés

Le bilan de l'événement concerné fait débat. Certaines sources évoquent six actes de décès délivrés, alors que du côté des victimes, l'Unafec (Union nationale des fédéralistes du Congo), affirme que plus d'une vingtaine de ses militants sont morts le 24 mars. L'Unafec et une ONG de la société civile avaient indiqué la semaine dernière que des hommes en tenue militaire, "guidés par un civil", avaient tiré sur les jeunes alors qu'ils étaient rassemblés sur un pont où ils ont l'habitude de tenir leurs réunions. Certains "ont reçu des balles et d'autres, en fuyant, se sont noyés dans la rivière Naviundu", avait expliqué Jean Umba Lungange, président national de l'Unafec. Deux jeunes soldats d'une vingtaine d'années, nouvellement recrutés, ont été arrêtés et ont comparu vendredi en audience publique devant le tribunal militaire de la garnison de Lubumbashi, siégeant pour l'occasion dans une grande salle de la Société nationale des chemins de fer du Congo (SNCC). "L'adjudant nous a dit d'intervenir", car des informations faisaient état de "désordre créé par des jeunes de l'Unafec au niveau du pont Moïse", a expliqué l'un des prévenus, Mbayibu Dama. Sur place, a-t-il affirmé, "nous avons trouvé des jeunes avec des armes blanches, des machettes", qui, selon lui, auraient tenté de lui voler son fusil. Pour "se défendre", le jeune soldat dit avoir tiré "une balle par terre et d'autres en l'air". Son collègue et coprévenu, Aozora Do Santos, a quant à lui affirmé qu'il n'avait pas tiré car son fusil AK-47 avait un problème. Le tribunal a renvoyé la suite des débats à mardi prochain, le 11 avril. Des responsables de l'Unafec devraient alors être entendus, de même que ceux des différentes morgues de la ville. Parti membre de "l'Union sacrée", plateforme du président Félix Tshisekedi, l'Unafec est minée par des divisions internes depuis le décès en août 2021 de son fondateur, Gabriel Kyungu wa Kumwanza.

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