"Ces derniers jours, de graves altercations ont opposé des civils et des militaires dans un quartier dans la ville de Dori, occasionnant des morts et des blessés", a indiqué la procureure militaire Judith Pascaline Zoungrana dans un communiqué consulté samedi par l'AFP. "Afin de faire la lumière sur les circonstances de ces faits", une enquête a été ouverte le 7 avril pour leur "donner une suite judiciaire appropriée", a-t-elle ajouté, estimant que "ces incidents malheureux et regrettables auraient été causés par des malentendus". Selon le préfet de Dori, Abrahamane Mande, des militaires ont tiré mardi et mercredi à l'arme automatique et frappé des citoyens, "occasionnant des pertes en vie humaines et des blessés au sein de la population". Des habitants de Dori joints par l'AFP ont indiqué qu'il s'agissait d'une "expédition punitive" menée par des soldats après l'assassinat d'un militaire lundi, ce qu'a confirmé le mouvement burkinabè des droits de l'Homme et des peuples (MBDHP). "Au lendemain de cet odieux assassinat, aux environs de 21H00, avant même que ne soient établies les circonstances exactes du drame, des soldats de la garnison de Dori ont conduit des représailles contre les populations civiles" dans le quartier de "Petit Paris", a précisé vendredi l'organisation, qui évoque un bilan de sept morts et de nombreux blessés. "Au regard de la gravité des faits, le procureur militaire tient à rassurer les populations que toute la lumière sera faite sur cette affaire afin de situer les responsabilités et en tirer toutes les conséquences judiciaires", a assuré la procureure militaire Zoungrana. Lors d'une rencontre tenue jeudi avec les principaux acteurs de la vie de la ville, les responsables militaires ont "présenté leurs excuses" pour des "actes regrettables" qui ne "vont plus se produire". La ville de Dori est le chef-lieu de la région du Sahel dans le nord-est du Burkina, une zone régulièrement frappée par des attaques jihadistes. Le Burkina Faso, en particulier sa partie nord, est pris depuis 2015 dans une spirale de violences attribuées à des groupes jihadistes liés à Al-Qaïda et à l'organisation Etat islamique (EI), qui ont fait plus de 10.000 morts - civils et militaires - selon des ONG, et quelque deux millions de déplacés internes. Le pays est dirigé depuis septembre par le capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir par un coup d'Etat, le deuxième en huit mois.
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