"Eva Kaili va sortir de prison, elle est assignée à domicile en Belgique et mise sous surveillance électronique. Le juge d'instruction vient de prendre la décision", a déclaré à l'AFP Antoon Schotsaert, magistrat au parquet fédéral belge. L'élue socialiste grecque était la dernière accusée encore en prison dans ce dossier. Elle est soupçonnée d'avoir intercédé en faveur de puissances étrangères dans les décisions du Parlement européen durant plusieurs années, moyennant des versements d'argent. Mme Kaili, 44 ans, mère d'une fille de deux ans, a été déchue à la mi-décembre de ses fonctions de vice-présidente du Parlement européen. La justice belge a déjà pris des décisions identiques en faveur de l'eurodéputé belge Marc Tarabella mardi, et en faveur de l'ancien eurodéputé italien Antonio Panzeri, la semaine dernière, deux autres suspects clé du "Qatargate", un scandale de corruption qui a ébranlé le Parlement européen. Mme Kaili, comme M. Tarabella, ont toujours clamé leur innocence. Antonio Panzeri a lui accepté de coopérer avec la justice. Ce "repenti" a négocié une peine de prison limitée en échange de l'engagement à livrer aux enquêteurs tout ce qu'il sait du système de corruption, en lien avec le Qatar et le Maroc, qu'il a admis avoir orchestré. Il a notamment mis en cause Marc Tarabella. Un quatrième suspect, l'eurodéputé italien Andrea Cozzolino, a été arrêté puis assigné à résidence le 11 février en Italie. Il conteste devant les tribunaux italiens sa remise à la Belgique en vertu d'un mandat d'arrêt européen. Une audience devant la cour d'appel de Naples sur son extradition vers la Belgique a été renvoyée au 2 mai. Enfin, l'assistant parlementaire Francesco Giorgi, un proche de M. Panzeri et compagnon de Mme Kaili, avait été placé sous bracelet électronique fin février après plus de deux mois de détention en Belgique. Il faisait partie, comme sa compagne et M. Panzeri, de la première vague d'interpellés, le 9 décembre à Bruxelles, quand les enquêteurs avaient mis la main sur 1,5 million d'euros en espèces répartis dans des sacs ou des valises. Mme Kaili n'a pas bénéficié de son immunité parlementaire car l'infraction avait été constatée en flagrant délit, des "sacs de billets" étant découverts dans son appartement. Le Qatar et le Maroc ont fermement nié être à l'origine d'une quelconque corruption.
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