Ces derniers jours, alors que civils et communauté internationale étaient forcés d'accepter un nouveau report de la signature d'un accord politique censé sortir le pays de l'impasse --à cause des divergences entre les deux hommes--, de nombreux observateurs ont fait état de l'arrivée de blindés et d'hommes dans plusieurs villes, dont Khartoum. Jeudi, l'armée a confirmé "une mobilisation et un déploiement dans la capitale et dans d'autres villes sur ordre du commandement des Forces de soutien rapide (FSR)", les très redoutés ex-miliciens du Darfour sous les ordres du général Daglo, dit "Hemedti". Ces mouvements ont été ordonnés "sans l'approbation ni la moindre coordination avec le commandement des forces armées", accuse-t-elle, disant "tirer la sonnette d'alarme" face à "un tournant dangereux et historique". Ce déploiement "augmente les risques en matière de sécurité", poursuit-elle dans son communiqué publié en réponse aux FSR qui assuraient plus tôt "se déployer pour maintenir la sécurité et la stabilité" en complète coordination avec l'armée. L'avenir des paramilitaires est désormais la principale question au Soudan: tout retour à la transition démocratique est suspendu à leur intégration au sein des troupes régulières. Si l'armée ne la refuse pas, elle veut malgré tout imposer ses conditions d'admission et limiter dans le temps leur incorporation. Le général Daglo, lui, réclame une inclusion large et, surtout, sa place au sein de l'état-major. C'est ce différend qui bloque toujours le retour à la transition exigée par la communauté internationale pour reprendre son aide au Soudan, l'un des pays les plus pauvres au monde.
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