"Aujourd'hui, c'est calme. Les banques sont ouvertes et les magasins commencent à ouvrir. Les transports ont repris hier (mercredi) après-midi", a déclaré jeudi à l'AFP un habitant de Bahir Dar, capitale administrative de l'Amhara, en requérant l'anonymat. A Debre Birhan, une des principales villes de la région, "aujourd'hui il ne se passe rien, tout est tranquille", a indiqué jeudi dans un message à l'AFP un habitant, souhaitant lui aussi rester anonyme. Gondar, ancienne capitale impériale et ville la plus peuplée de l'Amhara, avait également retrouvé la quiétude à la veille du Vendredi Saint, puis de Fassika dimanche, la Pâque orthodoxe, religion ultra-majoritaire en Amhara. Selon un journaliste éthiopien qui a contacté des proches sur place, le calme était également revenu à Dessie et Woldiya. La situation est difficile à évaluer en Amhara, interdite d'accès à la presse "pour des raisons de sécurité" et avec laquelle les communications sont aléatoires. Depuis une semaine, ces cinq villes, parmi d'autres, ont été le théâtre de manifestations, de blocages de route et parfois d'affrontements - certains armés - opposant militaires fédéraux et membres des "forces spéciales" amhara ou des milices locales "d'autodéfense" Fano. Ces troubles ont été déclenchées par la décision du gouvernement fédéral du Premier ministre Abiy Ahmed de "réaffecter" dans l'armée fédérale ou la police les membres des "forces spéciales" régionales, des unités militaires mises sur pied en toute illégalité depuis une quinzaine d'années par plusieurs des onze Etats fédérés. Cinq villes de la région - Gondar, Dessie, Debre Berhan, Woldiya et Kombolcha - sont soumises à des restrictions de circulation nocturne, édictées par des "postes de commandement" locaux, semblant indiquer qu'elles sont placées sous autorité militaire. Le bilan des violences est inconnu mais la Commission éthiopienne des droits de l'Homme (EHRC) - institution publique statutairement indépendante - a fait état mercredi soir de "civils tués et blessés (...) du fait de l'action des forces de sécurité ou d'attaques de la part de personnes non identifiées". L'EHRC a appelé les "autorités compétentes à résoudre le problème par le dialogue et le consensus". Dimanche, le Premier ministre Abiy Ahmed a assuré que le processus irait à son terme "quel qu'en soit le prix" et concernait les "forces spéciales" de toutes les régions en disposant. Les nationalistes amhara affirment au contraire que le but du gouvernement est de désarmer les seules forces spéciales amhara pour affaiblir la région, que des conflits territoriaux oppose à celles voisines du Tigré et de l'Oromia. strs-ayv/sva/emd
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