"Les autorités tunisiennes savent qu'elles peuvent compter sur le soutien français et européen pour accompagner le processus de réformes nécessaires pour la finalisation de cet accord", a souligné Anne-Claire Legendre lors d'un point presse. Paris a maintes fois exprimé "son soutien sans faille du côté du peuple tunisien". La Tunisie, endettée à environ 80% de son PIB, a obtenu un accord de principe du FMI à la mi-octobre pour un nouveau prêt de près de 2 milliards de dollars, afin de l'aider à surmonter sa grave crise financière. Mais les discussions sont dans l'impasse, faute d'engagement ferme de Tunis à restructurer les plus de 100 entreprises publiques lourdement endettées et à lever les subventions sur certains produits de base. Les réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale se tiennent cette semaine à Washington, mais il y a peu d'espoir qu'un accord puisse être finalisé avec le Fonds alors que le président tunisien Kais Saied a rejeté la semaine dernière les "diktats" de l'institution. "En ce qui concerne le FMI, les diktats provenant de l'étranger et qui ne mènent qu'à davantage d'appauvrissement sont inacceptables", avait-il déclaré le 6 avril. Les Occidentaux, dont le secrétaire d'Etat américain Anthony Blinken, s'inquiètent de l'absence d'avancées et d'un possible effondrement de l'économie tunisienne. En Europe, les dirigeants, dont la Première ministre italienne Giorgia Meloni, redoutent pour leur part qu'un effondrement économique de la Tunisie accroisse les départs de migrants vers les côtes européennes. Rome a ainsi suggéré jeudi que le FMI commence à octroyer des financements à Tunis sans poser de conditions.
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