Lors d'une rencontre avec son homologue tunisien Kamel Feki, M. Piantedosi a exprimé sa "pleine reconnaissance pour l'effort significatif déployé par la Tunisie pour garder ses frontières maritimes et terrestres, combattre les réseaux de passeurs, confisquer leur bateaux et secourir les migrants en mer", selon un communiqué du ministère italien de l'Intérieur. Le ministre a également été reçu par le président tunisien Kais Saied qui a affirmé lors de l'entretien que le problème migratoire "ne peut être réglé par une approche exclusivement sécuritaire", a indiqué présidence tunisienne dans un communiqué. Estimant qu'il faut "remédier aux raisons" à l'origine de la migration clandestine, il a appelé à la tenue "le plus rapidement possible d'"une conférence internationale" afin de trouver des solutions susceptibles d'endiguer ce phénomène, selon la même source. La Tunisie, dont certaines portions de littoral se trouvent à moins de 150 km de l'île italienne de Lampedusa, enregistre fréquemment des tentatives de départ de migrants, originaires en majorité de pays d'Afrique subsaharienne, vers l'Italie. Plusieurs dizaines de migrants originaires d'Afrique subsaharienne sont morts lors de naufrages et d'autres sont portés disparus en mer, depuis un discours au ton très vindicatif, pourfendant l'immigration clandestine, le 21 février, du président Saied. Depuis le début de l'année, plus de 200 migrants sont morts noyés en tentant cette périlleuse traversée depuis les côtes tunisiennes, selon le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES), une ONG spécialisée dans les migrations. Selon des chiffres publiés début avril par le ministère italien de l'Intérieur, plus de 14.000 migrants ont débarqué en Italie depuis le début de l'année, contre un peu plus de 5.300 durant la même période l'an dernier et 4.300 en 2021. Les dirigeants européens, dont la Première ministre italienne Giorgia Meloni, craignent qu'un effondrement économique de la Tunisie n'accroisse les départs de migrants vers les côtes européennes. La Tunisie, très endettée, a obtenu un accord de principe du Fonds monétaire international (FMI) à la mi-octobre pour un prêt de près de 2 milliards de dollars pour l'aider à surmonter la grave crise financière qu'elle traverse. Mais les discussions sont dans l'impasse, faute d'engagement ferme de la Tunisie à mettre en oeuvre un programme de réformes économiques et lever les subventions sur certains produits de base.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.