"Ma fille m'attend, je suis très heureuse de la retrouver", a déclaré l'élue socialiste de 44 ans à des journalistes qui l'attendaient à son arrivée dans la matinée à son domicile bruxellois. "Le combat continue, avec la détermination de mes avocats. Nous parlerons bientôt, je vous remercie", a ajouté la vice-présidente déchue du Parlement européen, qui s'exprimait en grec et en anglais à l'arrière d'une voiture qui avait quitté plus tôt la prison de Haren, au nord-est de la capitale belge, où elle était détenue. Le juge d'instruction belge Michel Claise, qui enquête sur cette affaire de corruption présumée au profit du Qatar et du Maroc ayant ébranlé le Parlement européen, avait décidé mercredi de sa sortie de prison et de sa détention à domicile sous bracelet électronique. La justice belge a pris ces derniers jours des décisions similaires pour deux autres suspects, l'eurodéputé belge Marc Tarabella et l'ancien eurodéputé italien Antonio Panzeri. Mme Kaili est soupçonnée d'avoir intercédé en faveur de puissances étrangères, dont le Qatar, dans les décisions du Parlement européen durant plusieurs années, moyennant des versements d'argent. Elle clame son innocence. Elle a été déchue à la mi-décembre de ses fonctions de vice-présidente du Parlement européen. Un quatrième suspect, l'eurodéputé italien Andrea Cozzolino, a été arrêté puis assigné à résidence le 11 février en Italie. Il conteste devant les tribunaux italiens sa remise à la Belgique en vertu d'un mandat d'arrêt européen. Une audience devant la cour d'appel de Naples sur son extradition vers la Belgique a été renvoyée au 2 mai. Enfin, l'assistant parlementaire Francesco Giorgi, compagnon de Mme Kaili et proche de M. Panzeri, avait été placé sous bracelet électronique fin février après plus de deux mois de détention en Belgique. Il faisait partie, comme sa compagne et M. Panzeri, de la première vague d'interpellés le 9 décembre à Bruxelles quand les enquêteurs avaient mis la main sur 1,5 million d'euros en espèces répartis dans des sacs ou des valises. Mme Kaili n'avait pas bénéficié de son immunité parlementaire car l'infraction avait été constatée en flagrant délit, des sacs de billets étant découverts dans son appartement. Le Qatar et le Maroc ont fermement nié être à l'origine d'une quelconque corruption.
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