Thabo Bester, 37 ans, condamné en 2012 pour meurtre et viols, avait réussi à s'échapper de la prison de Bloemfontein (centre) où il purgeait une peine de réclusion à vie en mai 2022, en faisant croire à sa propre mort. Les surveillants de la prison avaient retrouvé dans sa cellule le corps d'un homme calciné et conclu que Bester s'était immolé par le feu. Mais le mois dernier, soit près d'un plus tard, la police a révélé que la dépouille n'était pas celle du détenu, selon les résultats de tests ADN, et a ouvert une enquête. Le fugitif a finalement été arrêté vendredi en Tanzanie, d'où il a été extradé. Sa compagne et un complice mozambicain qui l'accompagnaient ont également été arrêtés. Les circonstances précises de l'évasion restent encore à éclaircir. L'affaire a fait grand bruit dans le pays, la série de défaillances ayant permis l'évasion reflétant une concentration des maux d'un pays où la criminalité est débridée et les affaires rarement résolues par une police largement réputée inefficace. Les traits tirés, une barbe de plusieurs jours et les cheveux retenus en arrière, Thabo Bester dont le passé, les origines et même son numéro d'identité comptent de nombreuses zones d'ombre, a été présenté à un juge vendredi peu avant midi. S'entretenant régulièrement à voix basse avec son avocat au cours de l'audience, le détenu a fait connaître sa volonté de s'exprimer. Mais le tribunal a rejeté sa demande, le juge rappelant simplement que son avocat serait son "porte-parole". L'air visiblement agacé, le détenu a ensuite tenté à plusieurs reprises de lever la main malgré les chaînes l'entravant. Le parquet a réclamé un report d'un mois pour terminer l'enquête tandis que son avocat a souligné son droit à "un procès rapide". L'affaire a finalement été renvoyée au 16 mai. Sa compagne, Nandipha Magudumana, médecin, poursuivie notamment pour meurtre et violation de dépouille, doit comparaître lundi. Quatre personnes au total ont été arrêtées dans le cadre de l'affaire. Le porte-parole du président Cyril Ramaphosa a affirmé que ce dernier était "troublé" par les dysfonctionnements en série autour de cette évasion. Une commission parlementaire, qui a notamment interrogé les autorités responsables, s'est également penchée sur l'affaire et doit rendre ses conclusions.
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