Les cadavres ont été trouvés ces derniers jours dans une zone montagneuse près de Haïdra, dans le centre-ouest de la Tunisie, non loin de la frontière avec l'Algérie. Une enquête a été ouverte et "une autopsie ordonnée pour déterminer les causes des décès", a indiqué à l'AFP le porte-parole du tribunal de Kasserine, Riadh Nwiwi. Le responsable a fait état d'un afflux de candidats à l'immigration illégale en provenance d'Afrique subsaharienne, à travers la frontière tuniso-algérienne, particulièrement dans cette zone accidentée et forestière de Haïdra. Beaucoup tentent ensuite d'émigrer vers l'Europe depuis les côtes tunisiennes, des traversées qui se sont soldées depuis le début de l'année par plusieurs naufrages ayant causé des dizaines de morts. Le Forum des droits économiques et sociaux (FTDES) qui suit les questions migratoires en Tunisie a indiqué dans un communiqué que "selon des données préliminaires, les neuf migrants sont morts de froid, de soif et de fatigue". Le FTDES a réclamé une "réponse humanitaire de la part de l'Etat" tunisien "face aux politiques migratoires meurtrières de l'Union européenne qui ont confisqué le droit de circulation des populations du Sud". L'ONG a dénoncé "le silence des autorités tunisiennes sur les tragédies de la migration et la politique de militarisation des frontières". Selon le FTDES, "les migrants parcourent de grandes distances dans des climats hostiles pour des raisons multiples: pour échapper aux guerres et tragédies, à des conditions économiques difficiles ou au changement climatique". Le FTDES a appelé à la mise en place "d'un système d'accueil et d'orientation humanitaire à la frontière algéro-tunisienne pour assurer la fourniture de services humanitaires de base" sur ces "routes migratoires meurtrières". Entre janvier et avril, le nombre d'entrées irrégulières de migrants dans l'Union européenne par la Méditerranée centrale a augmenté de près de 300% par rapport à la même période de 2022, atteignant 42.200, selon l'agence européenne Frontex. Depuis la Tunisie, dont certaines côtes ne se trouvent qu'à 150 km de l'Italie, Frontex a observé "une croissance de 1.100% par rapport à l'année dernière" sur la même période.
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