Dans un mouvement inédit dans ce pays d'Afrique de l'est, les commerçants du marché de Kariakoo n'ont plus ouvert depuis lundi. Exaspérés par l'entrée en vigueur le mois dernier d'une taxe visant leurs boutiques, ils réclament la fin des "taxes multiples, du harcèlement de la police et des collecteurs d'impôts". "Nous payons beaucoup d'impôts mais la fermeture a été motivée par la demande d'enregistrement de nos boutiques et de paiement de la nouvelle taxe sur les magasins", a déclaré un commerçant lors d'une réunion publique avec le Premier ministre Kassim Majaliwa, diffusée en direct à la télévision mercredi. "Nous payons toujours des taxes à l'importation et on nous demande de payer pour ces mêmes marchandises une fois qu'elles sont en magasin. C'est de la double imposition", a insisté un autre, Elimringi Goodluck. A l'ouverture de cette réunion à laquelle participaient également des ministres et des responsables de l'administration fiscale, Kassim Majaliwa a assuré être attentif aux revendications des commerçants. "Vous avez une demande sérieuse et nous sommes ici pour écouter vos doléances", leur a-t-il déclaré: "Parlez librement, je vous défendrai (...) Soyons patients et prenons note des défis". Plus grand marché de Tanzanie, Kariakoo constitue un carrefour commercial majeur avec les autres régions tanzaniennes mais aussi les pays voisins. Le pays est dirigé depuis 2021 par la présidente Samia Suluhu Hassan, qui a rompu avec la politique autoritaire de son prédécesseur John Magufuli. Si l'inflation est globalement contenue dans le pays (+4,3%), la population tanzanienne voit toutefois son pouvoir d'achat amputé par la hausse du prix des produits alimentaires (+9,1% sur un an) et des transports (+4,3%), selon des chiffres officiels publiés début mai.
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