La police estime que la plupart des corps découverts près de la ville côtière de Malindi sont ceux d'adeptes de la secte de Paul Nthenge Mackenzie, un ancien chauffeur de taxi, autoproclamé "pasteur" de l'Eglise Internationale de Bonne Nouvelle (Good News International Church) qu'il a créée. A l'issue des opérations de mercredi, "14 corps ont été exhumés et un a été retrouvé dans la forêt", a déclaré la préfète de la région, Rhoda Onyancha, ajoutant qu'une autre personne avait été retrouvée vivante par les secours. Il ressort des autopsies pratiquées sur 112 premiers corps que la plupart des victimes sont mortes de faim, vraisemblablement après avoir suivi les prêches de Paul Nthenge Mackenzie, qui va être poursuivi pour "terrorisme". Certaines victimes, dont des enfants, ont toutefois été étranglées, battues ou étouffées, a indiqué il y a deux semaines le chef des opérations médico-légales, Johansen Oduor. Les autopsies ont également révélé qu'il y avait "des organes manquants sur certains des corps", souligne le Directoire des enquêtes criminelles dans un document judiciaire consulté le 9 mai par l'AFP, évoquant "un trafic d'organes humains bien coordonné impliquant plusieurs acteurs". Le ministre de l'Intérieur Kithure Kindiki avait appelé à la prudence à ce sujet, affirmant qu'il s'agissait d'"une théorie sur laquelle nous enquêtons". "Les rapports de la morgue sont toujours en cours de finalisation et je ne veux pas préempter l'affaire", avait-il poursuivi. Paul Mackenzie est détenu depuis qu'il s'est rendu aux autorités le 14 avril, après que la police a découvert les premières victimes dans la forêt de Shakahola. Une cinquantaine de fosses communes ont été découvertes depuis. Le plus influent pasteur du Kenya, Ezekiel Odero, a été arrêté le 28 avril dans le cadre de cette affaire puis libéré sous caution. Il est visé par l'enquête en raison de la présence possible de corps de certains de ses fidèles parmi les cadavres retrouvés à Shakahola. Plus de 20 comptes bancaires lui appartenant ont été gelés. Ce massacre a suscité un vif émoi dans ce pays religieux d'Afrique de l'Est et ravivé le débat sur l'encadrement des cultes au Kenya, pays en majorité chrétien qui compte 4.000 "églises", selon des chiffres officiels. Le président William Ruto a créé un groupe de travail chargé de "l'examen du cadre légal et réglementaire régissant les organisations religieuses".
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