Le sort de la dépouille de Hadja Djéné Kaba Condé, 63 ans, décédée le 8 avril à Paris "des suites d'une maladie" selon un communiqué officiel, était au centre d'une controverse entre la junte et M. Condé, renversé en septembre 2021, après 11 ans au pouvoir, par des officiers dirigés par le colonel Mamadi Doumbouya. L'ex-chef d'Etat guinéen, en brouille avec la junte, séjourne depuis plusieurs mois en Turquie. Il avait interdit aux autorités guinéennes de se mêler des obsèques de son épouse, selon un message sur Facebook authentifié par l'AFP. Le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG), formation créée par M. Condé, a affirmé qu'en raison de "manoeuvres (qui) concourent à humilier" son chef, il demande "aux militants et sympathisants de s'abstenir de participer aux cérémonies funèbres (de Mme Condé) sans l'accord de son époux", dans un communiqué publié le 13 avril. Mais le porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo, avait prévenu après le décès: Mme Condé "aura droit à tous les honneurs de la République". Le colonel Doumbouya était présent vendredi à l'aéroport de Conakry lors de l'arrivée de la dépouille, "pour rendre un vibrant hommage à l'illustre disparue", selon un communiqué officiel transmis samedi à l'AFP. Il a assisté samedi à un symposium sur l'oeuvre de Mme Condé à l'aéroport de Conakry, après la levée du corps dans un hôpital de la capitale, en présence de plusieurs dizaines de personnes. La dépouille a ensuite transférée à Kankan, à 600 km à l'est de Conakry, où l'inhumation est prévue dimanche, selon un programme transmis à l'AFP. Le colonel Doumbouya a "salué l'immense espoir qu'elle a suscité au sein du peuple de Guinée dans la valorisation du vivre-ensemble, la solidarité et la concorde nationales", selon un communiqué officiel publié vendredi soir. Mme Condé, en union avec l'ex-président depuis 2010 et sans enfant avec lui, avait créé une fondation, Prosmi, active dans la protection "sociale, maternelle et infantile". Le colonel Doumbouya, qui s'est fait investir président à la suite du coup d'Etat militaire en septembre 2021, s'est engagé sous pression internationale à céder la place à des civils élus d'ici à fin 2024, le temps de mener de profondes réformes, dit-il.
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