Le Soudan du Sud défend son rôle de médiateur au Soudan

Le Soudan du Sud, qui a obtenu son indépendance du Soudan en 2011, a entamé une médiation dans le cadre de l'IGAD, l'organisation régionale des pays de l'Afrique de l'Est, pour tenter de mettre un terme au conflit entre l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), du général Mohamed Hamdane Daglo. Le ministère soudanais des Affaires étrangères a rendu public jeudi un "memorandum de protestation" adressé au Soudan du Sud dans lequel il dénonce la visite cette semaine d'un des responsables des FSR. L'envoyé du général Daglo, Youssef Isha s'est entretenu avec le président sud-soudanais Salva Kiir et des représentants de l'IGAD à Juba mercredi avant de tenir une conférence de presse dans laquelle il s'est dit prêt à prendre part à tous les efforts de M. Kiir en vue de favoriser une paix durable au Soudan. Le président sud-soudanais s'est entretenu à plusieurs reprises avec le leader de facto du Soudan depuis le putsch de 2021, le général al-Burhane et son ancien adjoint, le général Daglo. Il a également rencontré à Ajuba un envoyé du général al-Burhane le 8 mai. Le gouvernement du Soudan du Sud "a continué à joué son rôle au sein de l'IGAD avec la plus absolue impartialité", a affirmé vendredi le ministère sud-soudanais des Affaires étrangères dans un communiqué. "Le concept de médiation implique un engagement équilibré avec toutes les parties", a-t-il ajouté. Depuis que le conflit a éclaté à la mi-avril à Khartoum, quelque 1.000 personnes ont été tuées et les combats continuent à faire rage en dépit de plusieurs cessez-le-feu. Les Nations unies s'attendent à l'afflux de plus d'un million de réfugiés dans les pays cette année. Le gouvernement de Juba a indiqué vendredi que 60.000 avaient déjà franchi la frontière sud-soudanaise pour fuir les combats.