"Le gouvernement libyen d'unité nationale et d'autres autorités répriment les organisations non gouvernementales, nationales et étrangères", a déploré HRW dans un communiqué dont l'AFP a reçu copie. Selon l'organisation humanitaire, une circulaire du 21 mars du chef du gouvernement d'unité nationale, l'exécutif basé à Tripoli et reconnu par l'ONU, "interdit aux ONG locales et étrangères d'opérer sur le territoire libyen tant qu'elles n'ont pas régularisé leur statut juridique" en accord avec "une loi draconienne" adoptée en 2001 par le régime de Mouammar Kadhafi. HRW demande la levée de ces restrictions notamment la "suppression des frais d'enregistrement et d'administration onéreux" pour que les associations civiles soient "libres d'opérer" sur le territoire libyen. La nouvelle mesure est intervenue "après des mois de restrictions croissantes sur les activités d'associations civiles", souligne HRW fustigeant des "harcèlements, parfois (de) la détention et des poursuites (...) et des obstacles aux personnels étrangers travaillant dans l'humanitaire (...) pour l'obtention de visas". "Les autorités libyennes écrasent l'espace civique sous le prétexte de l'application des réglementations", alors qu'elles devraient "plutôt sauvegarder cet espace en garantissant le droit à la liberté d'association", a souligné Hanan Saleh, chercheuse de HRW sur la Libye, citée dans le communiqué. Depuis la chute du régime de Kadhafi en 2011, la Libye est plongée dans le chaos et les divisions avec notamment une multitude de groupes armés qui agissent souvent en toute impunité. Deux gouvernements se disputent le pouvoir, l'un installé à Tripoli (ouest) et reconnu par l'ONU, et l'autre basé dans l'Est, soutenu par le camp de l'homme fort de l'est, Khalifa Haftar, et la Chambre des représentants. "Durant des années, les autorités libyennes et les groupes armés à travers le pays ont limité le champ d'action des ONG et de leurs personnels", a encore critiqué HRW. Dans un rapport rendu en mars, la mission indépendante de l'ONU sur la Libye a estimé que les "attaques contre (...) les défenseurs des droits humains, les militants des droits des femmes, les journalistes et la société civile, ont engendré un climat de peur qui a poussé à l'autocensure, la clandestinité ou l'exil".
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