"Le village de Kié, situé à deux kilomètres de l'entrée de Djibasso, a été la cible d'une attaque par des individus armés non encore identifiés, vendredi soir aux environs de 20h00" (locales et GMT), a déclaré à l'AFP un responsable local sous le couvert de l'anonymat. "Le bilan fait état d'une douzaine de personnes tuées par les assaillants qui ont également fait des dégâts matériels", a-t-il poursuivi. "Les assaillants venus en grand nombre ont encerclé le village. Ils ont sommé les habitants de vider le village avant d'incendier certaines habitations", a de son côté expliqué un habitant de Djibasso, évoquant un bilan de "quatorze morts et des blessés". Cette attaque vient alourdir le bilan d'une semaine sanglante au Burkina Faso, avec plus d'une cinquantaine de civils tués par des jihadistes présumés dans diverses parties du pays. Selon un autre habitant qui a trouvé refuge à Nouna, la principale ville de la zone qui accueille quelque 6.000 déplacés fuyant les violences, un autre village voisin a été ciblé jeudi par des jihadistes. "Bouakuy, situé à 4 kilomètres de Djibasso, a également été sommé par des terroristes jeudi matin de quitter définitivement les lieux sous peine de représailles dans les jours à venir", a-t-il affirmé. Depuis quelques semaines, les attaques violentes se multiplient dans la région de la Boucle du Mouhoun (ouest), frontalière du Mali. Dimanche, au moins 13 personnes ont été tuées par des individus armés non identifiés, à Haourèma-Karekuy, une localité située à 10 km au nord de Nouna. Le 13 mai, 33 civils avaient été tués dans une attaque de jihadistes présumés dans le village de Youlou toujours dans cette région de la Boucle du Mouhoun. Jeudi, plusieurs centaines de personnes ont manifesté à Nouna, pour réclamer davantage de sécurité. Selon des habitants de la zone, la circulation est devenue très dangereuse sur les divers axes autour de Nouna et Djibasso, en raison de l'activité des groupes jihadistes. Le Burkina, théâtre de deux coups d'État militaires en 2022, est pris depuis 2015 dans une spirale de violences jihadistes apparues au Mali et au Niger quelques années auparavant et qui s'est étendue au-delà de leurs frontières. Les violences ont fait depuis sept ans plus de 10.000 morts, civils et militaires, selon des ONG, et plus de deux millions de déplacés internes.
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