Un communiqué de la présidence avait annoncé "la mobilisation générale" il y a une semaine, mais le décret n'avait pas été encore signé, ni publié. Il l'a été mercredi et il précise que, outre les membres des forces de défense et de sécurité, en activité ou non, "les jeunes gens de 18 ans ou plus, non membres des forces armées nationales, physiquement aptes", seront "appelés à s'enrôler selon les besoins exprimés par les autorités compétentes". Par ailleurs, souligne un des quatorze articles du décret, "les populations peuvent également s'organiser, sous l'encadrement des forces de défense et de sécurité pour défendre leur localité contre toutes formes de menaces notamment les groupes terroristes". Durant les douze mois que durera "la mobilisation générale" et ce que les autorités appellent "la mise en garde", il est également "fait appel à des initiatives publiques ou privées, citoyennes de solidarité et de contributions à l'effort national de lutte contre le terrorisme au profit, en particulier des zones à fort défi sécuritaire", précise le décret. Il stipule aussi que "les droits et les libertés individuels et collectifs garantis par les lois et règlements peuvent dans certains cas être restreints ou limités". Il précise cependant qu'"il ne peut être dérogé aux droits fondamentaux notamment le droit à la vie, le droit â ne pas être soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants". En décembre, le capitaine Traoré, président de transition issu d'un coup d'Etat perpétré le 30 septembre 2022, avait obtenu le feu vert du Conseil constitutionnel pour prendre ce décret. Dans un décret distinct, le capitaine Traoré a également procédé à la création d'une Coordination nationale de lutte contre le terrorisme (CNCT). Placée sous l'autorité du Premier ministre Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambela, la CNCT est un dispositif de pilotage, de suivi et d'évaluation de la mise en oeuvre de la stratègie nationale de lutte contre le terrorisme. Le Burkina Faso, théâtre de deux coups d'Etat militaires en 2022, est pris depuis 2015 dans une spirale de violences jihadistes apparues au Mali et au Niger quelques années auparavant et qui s'est étendue au-delà de leurs frontières. Les violences ont fait depuis sept ans plus de 10.000 morts - civils et militaires - selon des ONG, et quelque deux millions de déplacés.
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