La police a reproché aux manifestants de ne pas avoir respecté l'itinéraire établi par le gouverneur de la ville de Kinshasa Gentiny Ngobila. Selon elle, cette manifestation devait se tenir dans le nord de la capitale, tandis que les manifestants se sont rassemblés dans un quartier déshérité du centre-ouest. Le face-à-face entre les forces de l'ordre et les manifestants a vite dégénéré. Des personnes ont été bastonnées, malmenées, dépouillées ou encore interpellées violemment. Parmi elles figuraient des mineurs. La Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) a dénoncé dans un communiqué cette "répression ignoble et sauvage que les forces de l'ordre et leur milice complice ont infligée aux manifestants y compris aux mineurs trouvés sur leur chemin". La Cenco "condamne avec la dernière énergie toutes ces monstruosités", a écrit son secrétaire général, Mgr Donatien Nshole, qui a aussi appelé les autorités à mener des enquêtes sérieuses sur ces violations. La Conférence des évêques appelle "le peuple congolais à ne pas céder à la peur face à la barbarie organisée pour l'intimider. Si rien n'est fait pour garantir ses droits fondamentaux, il devra bientôt exercer son pouvoir pour sanctionner tous les incompétents", conclut le texte. De nombreuses autres voix se sont élevées pour condamner ces actes à quelques mois de la présidentielle. Le gynécologue congolais Denis Mukwege, prix Nobel de la paix 2018, s'est dit "choqué par les violences policières, y compris sur des enfants sans défense". Cette manifestation contre la vie chère et pour un processus électoral crédible était organisée à l'appel de quatre candidats déclarés à la prochaine présidentielle et opposants au président Félix Tshisekedi. "Un État qui dénie à ses citoyens ses libertés fondamentales à la veille d'élections générales risque une dérive dictatoriale", a estimé le Dr Mukwege. Le ministre congolais des Droits humains Albert-Fabrice Puela, qui a exigé l'ouverture d'une enquête, a aussi condamné "les actes de répression" et de "brutalité" contre les manifestants. Lors d'un point de presse, les organisateurs avaient indiqué samedi qu'au moins deux manifestants blessés étaient "entre la vie et la mort". Ils ont annoncé la tenue d'une nouvelle manifestation jeudi devant la Commission électorale nationale à Kinshasa. La présidentielle à un seul tour est prévue pour le 20 décembre et Félix Tshisekedi, au pouvoir depuis 2019, est candidat à sa réélection.
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