Libye: raids aériens sur Tripoli, un émissaire russe attendu à Benghazi

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TRIPOLI (AFP)

Tripoli a été une nouvelle fois lundi la cible de raids aériens de l'Otan, mais le régime a martelé qu'un départ de Mouammar Kadhafi n'était "pas à l'agenda", à la veille de l'arrivée d'un émissaire russe dans le fief rebelle de Benghazi.

"Non ce n'est pas à l'agenda", a déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères Khaled Kaaim, interrogé sur l'éventualité d'un départ du colonel Kadhafi.

Ce départ avait été ouvertement réclamé à l'issue du G8 il y a dix jours par la Russie, pourtant traditionnellement opposée à toute ingérence et proche alliée de la Libye.

Après s'être abstenu lors vote à l'ONU de la résolution 1973 autorisant des frappes internationales en Libye, Moscou s'est posé en médiateur dans cette guerre menacée d'enlisement.

L'envoyé spécial du Kremlin, Mikhaïl Marguelov, doit arriver mardi à Benghazi dans l'Est libyen vers 06H00 GMT, pour y rencontrer les dirigeants du Conseil national de transition, la direction politique de la rébellion.

Mais il ne se rendra pas à Tripoli, a indiqué lundi à l'AFP sa porte-parole Varvara Paal, et aucune rencontre avec des représentants du régime n'est prévue.

Mercredi, ce sera au tour de la chef de la diplomatie espagnole, Trinidad Jimenez, de se rendre à Benghazi, a annoncé lundi le ministère espagnol des Affaires étrangères.

Mme Jimenez se rendra ensuite jeudi aux Emirats arabes unis, où elle doit participer à la réunion du groupe de contact sur la Libye.

En parallèle, l'Otan a intensifié ses raids sur Tripoli et ses banlieues.Dans son compte-rendu quotidien sur les opérations de la veille, l'Otan a indiqué lundi avoir visé notamment des sites de lancement de missiles.

Un bâtiment situé dans l'enceinte du siège de la radio et de la télévision d'Etat à Tripoli a par ailleurs été visé par des raids de l'Otan tôt lundi matin, selon un responsable du régime.

"Nous n'avons ni visé ni touché les bureaux de la radio-télévision d'Etat libyenne", a rétorqué le lieutenant-colonel Mike Bracken, porte-parole de la mission "Protecteur unifié" de l'Otan.

Deux bâtiments officiels du Congrès général du peuple (Parlement) ont été détruits par l'Otan, également lundi matin, a constaté un journaliste de l'AFP alors que de nouvelles explosions secouaient la capitale libyenne vers 17H00 GMT.

De son côté, la Royal Air Force (RAF) britannique a indiqué dans un communiqué que ses avions avaient bombardé lundi matin le quartier général des services de renseignement libyens à Tripoli, sans plus de détails.

Le régime a également affirmé que des "sites civils" dans la région de Brega ont été la cible de raids de l'Otan dimanche soir.L'Alliance atlantique a reconnu avoir frappé dimanche trois véhicules militaires dans le site pétrolier de Brega, verrou stratégique sur la route de Tripoli.

Au sud-ouest de Tripoli, dans la région montagneuse en partie contrôlée par les rebelles, des combats ont eu lieu dans la localité de Galaa, située tout près de Yéfren qui est aux mains des insurgés, selon des libyens réfugiés en Tunisie qui ont pu contacter des parents sur place.

La localité de Bir Ayed est bombardée avec des missiles Grad par les forces loyales au colonel Kadhafi, selon cette source.

L'exode de Libyens vers la Tunisie via le poste-frontière de Ras Jedir (sud) s'est accentué lundi, ont indiqué à l'AFP des militaires tunisiens sur place.

Quelque 230 voitures avec des familles à bord, ainsi que 830 véhicules commerciaux immatriculés en Libye ont franchi ce poste-frontière dans la journée de lundi.

Depuis le début le 15 février de l'insurrection, entre "10.000 et 15.000" personnes sont mortes et 893.000 ont pris la fuite, selon l'ONU.

Le conflit a aussi provoqué un quasi-arrêt de la production pétrolière libyenne et contribué à la hausse des cours du baril d'or noir.

Ce contexte va peser sur la réunion mercredi à Vienne des ministres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), sans pour autant provoquer une modification des quotas de production, selon des analystes.

Le régime libyen a indiqué qu'il enverrait des représentants à Vienne et qu'"un nouveau président de la Compagnie nationale du pétrole doit être nommé incessamment", pour remplacer Chokri Ghanem qui a annoncé sa défection la semaine dernière.

Une pénurie de carburant frappe aussi les régions contrôlées par le régime libyen, où des files d'attente interminables se forment quotidiennement devant les station-services.

Sur le plan judiciaire, le gouvernement suisse a autorisé l'ouverture d'une procédure pénale contre le régime libyen dans l'affaire des deux hommes d'affaires helvétiques qui avaient été retenus pendant près de deux ans en Libye.

Les relations entre Berne et Tripoli s'étaient crispées après l'arrestation musclée en juillet 2008 à Genève d'un des fils du colonel Kadhafi, les autorités de Tripoli retenant ensuite pendant près de deux ans deux Suisses en Libye.

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