Saber Lahmar, qui a constamment rejeté les accusations portées contre lui, a été reconnu coupable d'"association de malfaiteurs terroriste" délictuelle en 2014 et 2015. La peine comprend une période de sûreté des deux tiers et une interdiction définitive du territoire français. "Nous considérons que la justice américaine a acquitté M. Lahmar qui était injustement accusé d'actes de terrorisme. Il s'est réfugié en France pensant être dans un pays de droit et il vient d'être condamné" à une peine "qui ne s'est fondée que sur des rumeurs", a réagi son avocat de Me Christian Blazy. "Nous sommes extrêmement déçus par cette décision, nous allons déposer un pourvoi en cassation et utiliser toutes les voies de droit qui nous sont nécessaires pour que justice soit faite", a-t-il ajouté. Le coprévenu de M. Lahmar, Mohamed H., présenté par l'accusation comme son "second", a au contraire été relaxé, comme en première instance en juin 2022. Les motivations de la cour d'appel n'étaient pas disponibles immédiatement jeudi. En première instance, le tribunal avait retenu contre M. Lahmar des prêches et des propos - établis par des enregistrements ou des témoignages de proches - "où il justifiait le départ en Syrie et en Irak", ainsi que des conversations avec les personnes parties sur zone où "il ne remettait pas en cause" leur départ. Le tribunal avait justifié sa décision par les conséquences des faits d'une "particulière gravité" qui lui étaient reprochés: le départ d'un homme probablement mort sur zone fin 2015, ainsi celui d'un couple et ses cinq enfants. Né en Algérie en 1969, Saber Lahmar avait été livré début 2002 aux Américains par les autorités de Bosnie-Herzégovine - où il travaillait notamment dans une mosquée de Sarajevo considérée comme un lieu de rassemblement d'islamistes - avec cinq autres Algériens, soupçonnés d'avoir fomenté un attentat contre l'ambassade des Etats-Unis. Il avait été transféré dans la prison militaire américaine de Guantanamo, sur l'île de Cuba, où il avait été détenu jusqu'en 2008, y subissant des tortures, avant d'être innocenté par la justice américaine et d'être accueilli en France fin 2009. Rapidement considéré comme un "guide religieux" par des membres de la communauté musulmane locale, il avait officié dans une salle de prière clandestine située au-dessus du restaurant à Bordeaux (ouest de la France) de Mohamed H. puis régulièrement pour la prière du vendredi dans une mosquée de la région.
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