"Aujourd'hui, sur mes ordres, l'armée américaine a mené une opération d'extraction du personnel gouvernemental américain", a affirmé le président Biden dans un communiqué samedi soir, en appelant par ailleurs à un "cessez-le-feu immédiat et sans conditions" pour mettre fin à ces violences "insensées". Il a tout particulièrement remercié, selon le communiqué, Djibouti, l'Ethiopie et l'Arabie saoudite pour leur soutien dans cette opération. Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a de son côté indiqué que cette décision d'évacuer le personnel américain avait été prise en raison du "risque inacceptable" posé au personnel de l'ambassade. L'opération a fait intervenir trois hélicoptères CH-47 Chinook et permis l'évacuation d'un "peu moins d'une centaine" de personnes dont plusieurs diplomates étrangers, a précisé un haut responsable du département d'Etat, John Bass, à des journalistes. Les hélicoptères sont partis de Djibouti puis ont fait escale en Ethiopie avant de se rendre à Khartoum où ils sont restés moins d'une heure sur place, a ajouté un responsable du Pentagone, le lieutenant général Douglass Sims. "Nous avons pu entrer et sortir sans incident", a-t-on ajouté de même source. Auparavant, les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) au Soudan avaient annoncé qu'ils se sont "coordonnés" avec les Etats-Unis pour évacuer leur ambassade à Khartoum. Mais John Bass a rejeté toute notion de "coordination" de l'opération avec les FSR et indiqué qu'elle avait été "menée uniquement" par les forces spéciales américaines. Elle a nécessité au préalable ces derniers jours de regrouper en un seul lieu ces personnels éparpillés dans Khartoum. Cette opération d'évacuation, préparée depuis le début de la semaine, n'a concerné que le personnel gouvernemental et non les ressortissants américains se trouvant au Soudan, qui seraient plusieurs centaines. Au vu des conditions de sécurité, "nous ne prévoyons pas de coordonner au niveau du gouvernement une évacuation des concitoyens restants pour le moment", a déclaré John Bass, tout en soulignant que les autorités américaines multipliaient les contacts avec leurs ressortissants les incitant à se mettre en sécurité. Les Etats-Unis avaient dépêché en fin de semaine des militaires à Djibouti, petit pays stable de la Corne de l'Afrique à quelque 1.126 kilomètres au sud-est de Khartoum, pour faciliter l'évacuation du personnel de leur ambassade. De violents combats opposent l'armée soudanaise aux paramilitaires des FSR à Khartoum depuis une semaine, ayant déjà fait des centaines de morts. M. Blinken a multiplié ces derniers jours les échanges diplomatiques, discutant notamment par deux fois cette semaine avec le général Abdel Fattah al-Burhane et son rival Mohamed Hamdane Daglo, dit "Hemedti", ainsi qu'avec l'Union africaine.
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