Vous participez donc vendredi 27 septembre au Forum sur la Paix en Normandie. Et vous allez intervenir lors de la conférence intitulée "Reprendre la maîtrise du monde" pour réfléchir notamment à de nouvelles méthodes de résolution de conflits. Et c'est vrai que que ce soit en Europe, en Asie, et notamment au Moyen-Orient et sur le continent africain, il y a plusieurs conflits qui sont en cours. Et vous, qu'allez-vous préconiser ?
J'interviens surtout sur la question du partage et des inégalités. Parce qu'aujourd'hui, on fait face vraiment à de nouvelles formes de violences, et notamment des violences qui sont liées
aux inégalités.
Et il s'agit de voir un peu quels sont les moyens aujourd'hui dont on dispose pour diminuer ou pour atténuer ces inégalités Et donc, moi, si vous voulez, je focalise plus sur comment aujourd'hui, nos pays en Afrique peuvent atténuer ces inégalités. Il faut voir aujourd'hui que l'aide au développement, ce qu'on appelait l'aide classique au développement qui venait des pays donateurs et en réduction, une réduction assez significative.
Si vous regardez sur les dix dernières années, l'aide au développement a diminué.
Elle diminue pourquoi ? Parce que les pays donateurs eux-mêmes font face à leur crise interne, différents types de crises qui font qu'ils ont moins de capacité à pouvoir faire de l'aide au développement. Donc, en réalité, il faut surtout voir comment nos pays en Afrique peuvent eux-mêmes financer leur développement à partir de leurs propres ressources.
Quelles seraient les pistes pour que, justement, les pays africains puissent financer en toute autonomie leur développement ?
Les pistes, non seulement il y en a, mais elles existent déjà. D'abord, il y a la capacité des pays à pouvoir améliorer leur espace fiscal.
Ce qu'on appelle l'espace fiscal, c'est en réalité la possibilité d'avoir davantage de la collecte de revenus internes. Et ça, ça passe à travers une meilleure optimisation fiscale, une meilleure collecte des revenus, à travers des réformes comme la digitalisation, l'amélioration des systèmes de collecte des revenus.
Au Kenya, par exemple, le ratio des taxes est de 15% par rapport au PIB, alors que dans un pays comme la France, on est à plus de 45%. Donc, ça veut dire qu'en Afrique, on a encore de l'espace, on peut encore améliorer la fiscalité pour collecter
davantage de revenus. Ça, c'est la première source.
La deuxième, c'est qu'il faut transformer nos économies. On a des économies aujourd'hui qui sont des économies essentiellement extractives, c'est-à-dire qui sont basées sur nos richesses naturelles, sur nos matières premières.
Et il faut aujourd'hui créer, il faut transformer notre économie, aller vers de l'industrialisation, aller vers de la création de valeur ajoutée pour créer davantage de richesse.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.