Allemagne: le gouvernement "condamne" les violences en marge d'un festival érythréen

"Nous condamnons, tout comme la ministre de l'Intérieur (Nancy Faeser) l'a fait ce week-end au nom du gouvernement fédéral, les affrontements qui ont eu lieu à Giessen", en Hesse, a déclaré lors d'un point-presse régulier d'un porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères. "Il est extrêmement regrettable qu'il y ait eu des violences contre les policiers", a ajouté Sebastian Fischer. Quelque 26 policiers ont été blessés, notamment par des jets de pierres, samedi en marge du festival organisé dans cette ville située au nord de Francfort. Environ 130 personnes ont été interpellées et quelque 125 procédures pénales ont été engagées. L'"Eritrea-Festival" est controversé au sein de la communauté érythréenne. Les opposants accusent les organisateurs d'être proches du régime autoritaire de ce pays du nord-est de l'Afrique et de faire, à travers cette manifestation qui existe depuis 2011, la "propagande" du pouvoir en place. La ville de Giessen, située au nord de Francfort, avait demandé, sans succès, à la justice administrative d'interdire le festival par crainte de débordements. Après les incidents, des élus locaux ont demandé au gouvernement d'Olaf Scholz de convoquer les représentants érythréens dans le pays. "L'Allemagne ne dispose pas de relations diplomatiques à part entière, le pays n'a pas d'ambassadeur ici depuis 9 ans, c'est pourquoi nous avons parlé avec le chargé d'affaires" en amont du festival, a indiqué le porte-parole du ministère des Affaires étrangères lundi. Lors de cet échange, "nous avons clairement expliqué que les conflits érythréens ne pouvaient être transposés sur le sol allemand", a-t-il ajouté. L'Erythrée est officiellement devenue un Etat en mai 1993, deux ans après s'être défait de la domination de l'Ethiopie. Depuis, le pays est dirigé par Issaias Afeworki, héros de l'indépendance, qui a instauré un régime de parti unique, sans élection, où toute opposition est sévèrement réprimée.