Burkina: MSF dit reprendre ses activités un mois après la mort de deux employés

L'ONG Médecins sans frontières (MSF) a annoncé mercredi la reprise de ses activités au Burkina Faso, suspendues une semaine après la mort de deux employés le 8 février lors d'une attaque de jihadistes présumés dans le nord-ouest du pays.

8 mars 2023 à 17h06 par AFP

"Après les avoir suspendues à la suite de l'attaque qui a coûté la vie à deux employés, nos équipes reprennent les activités dans le pays - à l'exception de celles dans la Boucle du Mouhoun, la région où l'attaque a eu lieu", a indiqué l'ONG sur Twitter.
"Cette mesure de suspension était nécessaire en solidarité avec nos équipes endeuillées et pour analyser les risques auxquels nous sommes exposés", a ajouté MSF, dont l'attention est désormais portée "sur la région du Centre-Nord, qui fait face à une crise sécuritaire avec des déplacements massifs des populations".
Le 8 février, MSF avait annoncé la mort de deux de ses employés burkinabè tués le jour même sur la route entre Dédougou et Tougan, dans le nord-ouest du pays.
Selon l'ONG, des "hommes armés" avaient "pris pour cible" un "véhicule de Médecins sans frontières, clairement identifié" et transportant une équipe médicale de quatre personnes.
Le Burkina Faso connaît une intensification des violences jihadistes depuis le début de l'année, faisant des dizaines de morts quasiment chaque semaine.
Selon une ONG, une "soixantaine" de personnes ont été tuées le 26 février lors d'une attaque de jihadistes présumés à Partiaga (est), pour laquelle aucun bilan officiel n'a été communiqué.
Après une autre attaque le même mois qui a tué 51 soldats dans le nord du pays, le capitaine Ibrahim Traoré, président de transition arrivé au pouvoir par un putsch en septembre, a affiché une "détermination intacte" à combattre les jihadistes.
Les violences attribuées aux groupes liés à Al-Qaïda et à l'organisation Etat islamique (EI) ont fait plus de 10.000 morts depuis 2015 - civils et militaires - selon des ONG, et quelque deux millions de déplacés.