Burundi : la dépouille de l'ancien président Pierre Buyoya, décédé en 2020, a été rapatriée

Le corps de l’ancien président du Burundi, Pierre Buyoya, mort en France en décembre 2020 et inhumé au Mali, a été rapatrié mardi 16 juillet dans son pays natal, a affirmé un proche de la famille.

Décédé en 2020, le corps de Pierre Buyoya a été rapatrié au Burundi

Crédit : Wikicommons

16 juillet 2024 à 17h39 par Keisha MOUGANI

Décédé du Covid-19 à l’âge de 71 ans, en France, le corps de Pierre Buyoya a été rapatrié mardi 16 juillet, au Burundi. Il avait été enterré au Mali, pays où il résidait en tant que Haut représentant de l'Union africaine pour le Mali et le Sahel.


La dépouille est arrivée à Bujumbura, l'ancienne capitale du pays, mardi, a affirmé à l'AFP un proche de la famille, qui a requis l'anonymat. "Il n'y avait pas d'officiels (à l'aéroport) car il s'agit d'une opération organisée par la famille. Mais les autorités burundaises ont pris toutes les mesures administratives et de sécurité", a-t-il poursuivi.


Pierre Buyoya avait été condamné à la perpétuité en octobre 2020 par contumace au Burundi, avec une vingtaine d'anciens hauts responsables civils et militaires qui lui étaient proches, pour l'assassinat en 1993 de Melchior Ndadaye, premier président démocratiquement élu - trois mois auparavant - du Burundi et premier Hutu à accéder au pouvoir. 


Buyoya avait dénoncé "un procès politique mené de manière scandaleuse” et orchestré selon lui par le pouvoir en place.


L'ancien chef de l'État sera inhumé mercredi 17 juillet dans la plus stricte intimité familiale sur leur propriété familiale à Rutovu, dans le sud du pays.


Un militaire arrivé au pouvoir avec deux coups d’État 


 Militaire de carrière, M. Buyoya, un Tutsi, a présidé deux fois le Burundi (1987-1993 et 1996-2003), accédant à chaque fois au pouvoir à la faveur d'un coup d'État militaire.


 Son premier mandat a été marqué par l'ouverture de l'espace démocratique au Burundi qui a débouché sur l'élection de M. Ndadaye, dont l'assassinat allait plonger le pays dans une guerre civile qui fera 300.000 morts, opposant l'armée dominée par la minorité tutsi à des groupes rebelles hutu.


Durant son second mandat, M. Buyoya a signé en 2000 les accords d'Arusha ouvrant la voie à la fin de la guerre civile en 2003, date à laquelle il a quitté le pouvoir conformément à ces accords.


Le Burundi est dirigé depuis 2005 par le CNDD-FDD, parti issu de l'ancienne et principale rébellion hutu. Il est accusé de réprimer toute voix dissidente depuis une nouvelle crise politique dans laquelle le pays a plongé en 2015.


(Avec AFP)