En Côte d'Ivoire, l'augmentation record du prix d'achat du cacao suscite des réactions mitigées

Premier pays producteur de cacao au monde, la Côte d'Ivoire a décidé d'augmenter de 20% le prix d'achat du cacao, en fixant le prix à 1.800 francs CFA (2,7€) le kilo. Un record. Malgré cette augmentation, les réactions des producteurs sont mitigées.

Le prix d'achat du cacao en Côte d'Ivoire a été fixé à 2,7 euros le kilo, un montant record

Crédit : Wikicommons

11h25 par Keisha MOUGANI

Après le Ghana, le ministre de l'Agriculture de la Côte d'Ivoire, Kobenan Kouassi Adjoumani, a annoncé une augmentation de 20% du prix d'achat du cacao aux producteurs ivoiriens. Le prix est donc fixé à 1.800 francs CFA (2,7 €) le kilo et atteint donc son plus haut niveau. En avril, le prix d'achat pour la récolte intermédiaire, qui se déroule entre avril et septembre, avait été fixé à 1.500 francs CFA (2,2 €), un montant qui était déjà historique. 


En 2023, le prix était de 1.000 francs CFA (1,5 €) le kilo.


 Le pays vend ses fèves de cacao par anticipation et le prix d'achat est fixé par l'État. Ce qui le rend moins sensible aux fluctuations du marché. 



Source : opendata Côte d'Ivoire 


Une augmentation qui ne fait pas l'unanimité 


Cependant, cette hausse significative a suscité des réactions mitigées. "Le prix n'a pas été ce que nous, les planteurs, nous avons voulu, on s'attendait à 2.000 francs (3 €)" car "aujourd'hui, la vie est chère", a réagi lundi 30 septembre Kouadio Gadou N'Da, producteur à Yamoussoukro. "On est satisfaits, mais c'est une satisfaction mitigée", a affirmé de son côté Thibeaut Yoro, secrétaire général et porte-parole de la centrale syndicale agricole de Côte d'Ivoire.


Le prix du cacao a, selon lui, été décidé au même niveau que le Ghana pour "protéger" le pays voisin, qui est confronté à la contrebande de ses fèves vers des pays comme la Côte d'Ivoire ou le Togo, où le prix d'achat du cacao est perçu par les producteurs ghanéens comme étant plus attractif. 



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"Ce n'est pas une question de chiffres", a-t-il dit, mais de "conditions de travail". Il souhaite une amélioration des voiries pour transporter les fèves et les vendre plus facilement, ainsi qu'une meilleure protection sociale.


Les producteurs de cacao et de café bénéficieront toutefois gratuitement de la couverture maladie universelle (CMU), payée par le Conseil café-cacao, organisme chargé de réguler ces deux secteurs, a ajouté M. Adjoumani.


Le ministre a également annoncé une hausse du prix d'achat du café, fixé à 1.500 francs CFA (2,2 €), contre 900 francs (1,3 €) l'année dernière.


En Côte d'Ivoire, le cacao représente environ 1 million d'emplois et fait vivre 5 millions de personnes, selon le gouvernement.


(Avec AFP)