Eswatini: le camp pro-démocratie remporte une élection partielle

L'épouse d'un député pro-démocratie en exil a remporté dimanche le siège de son mari lors d'une élection partielle en Eswatini qui, selon les militants, a montré un soutien continu aux réformes un an après des manifestations meurtrières.

31 juillet 2022 à 16h06 par AFP

Nomalungelo Simelane-Zwide a été élue samedi à la chambre basse du Parlement, remportant 53 % des voix dans la ville de Siphofaneni, à environ 80 kilomètres au sud-est de la capitale Mbabane.
M. Simelane-Zwide est mariée à Mduduzi Gawuzela Simelane, un militant pro-démocratie qui a fui en Afrique du Sud lorsqu'il s'est retrouvé sous le coup d'un mandat d'arrêt après une vague de manifestations l'année dernière.
L'Eswatini, anciennement appelé Swaziland, est la dernière monarchie absolue d'Afrique. Le roi y nomme les ministres et contrôle le Parlement, et les partis politiques sont interdits depuis près de 50 ans.
En juin 2021, huit manifestants réclamant l'avènement de la démocratie avaient été tués dans des affrontements avec les forces de l'ordre. La violente répression a fait officiellement 37 morts, 46 selon l'ONG Human Rights Watch.
M. Simelane fait partie d'un groupe de parlementaires qui ont préconisé de changer le système électoral.
Deux autres législateurs pro-démocratie sont poursuivis pour "terrorisme" et "meurtre" en raison de leur rôle présumé dans les manifestations.
M. Simelane a automatiquement perdu son siège en mars après avoir manqué plus de 20 sessions du Parlement, ce qui a déclenché une élection partielle.
"C'est une grande victoire pour les habitants de Siphofaneni qui ont défié le roi Mswati et son gouvernement", a déclaré Arafat Matsebula, un militant de l'opposition également en exil.
Couronné en 1986 à l'âge de 18 ans, le roi Mswati III est décrié pour sa poigne de fer, ses frasques et son train de vie fastueux dans un pays où deux tiers de la population vit sous le seuil de pauvreté.