Ethiopie: l'UA appelle à un "dialogue politique" entre gouvernement et chefs tigréens

L'Union africaine (UA) a appelé à un "dialogue politique" entre gouvernement éthiopien et responsables tigréens, plus de trois mois après un accord de paix qui a mis fin à un conflit sanglant dans le nord du pays, selon un communiqué transmis samedi à l'AFP.

11 février 2023 à 14h36 par AFP

La guerre a ravagé durant deux ans le Tigré. Un accord de paix a été signé en novembre 2022 entre le gouvernement éthiopien et les rebelles de cette région septentrionale de l'Ethiopie.
Un comité de suivi de l'accord de paix, composé du responsable du Conseil de paix et de sécurité de l'UA Bankole Adeoye, de représentants du gouvernement éthiopien, de dirigeants tigréens et de l'Autorité intergouvernementale pour le Développement (Igad), groupement de pays de l'est africain, s'est réuni pour la première fois vendredi à Addis Abeba.
"Le comité a convenu de la nécessité urgente pour les parties d'entamer le dialogue politique afin de résoudre les problèmes en suspens", selon le communiqué, tout en évoquant les "dividendes positifs de la paix", notamment l'acheminement de l'aide humanitaire ou bien encore le retour des télécommunications.
Selon le comité, les deux parties devraient également "accélérer la réouverture des écoles et autres établissements d'enseignement dans la région".
L'accord de paix signé le 2 novembre à Pretoria, en Afrique du Sud, prévoit notamment un désarmement des forces rebelles, le rétablissement de l'autorité fédérale au Tigré et la réouverture des accès et communications vers cette région coupée du monde depuis mi-2021.
Les combats avaient débuté en novembre 2020, quand le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a envoyé l'armée arrêter les dirigeants du Tigré qui contestaient son autorité depuis des mois et qu'il accusait d'avoir attaqué des bases militaires fédérales.
Depuis l'accord de Pretoria, les combats se sont arrêtés et les livraisons d'aide ont repris. Les vols entre la capitale de la région du Tigré, Mekele, et Addis Abeba ont repris début janvier, après 18 mois d'interruption.
Les accès au Tigré étant restreints, il est impossible de vérifier de manière indépendante la situation sur le terrain.
Le bilan précis de ce conflit jalonné d'exactions, qui s'est déroulé largement à huis clos, est inconnu. L'envoyé de l'Union africaine pour la Corne de l'Afrique, Olusegun Obasanjo, a déclaré mi-janvier que jusqu'à 600.000 personnes auraient été tuées.
La guerre a également déplacé plus de deux millions de personnes et plongé des centaines de milliers de personnes dans des conditions proches de la famine, selon l'ONU.