Le Parlement européen dénonce une loi anti-LGBT+ en Ouganda

Ce projet de loi qui prévoit la réclusion à perpétuité, voire la peine de mort, pour des infractions "d'homosexualité" ou sa "promotion", "viole la Constitution ougandaise, ainsi que les obligations de l'Ouganda à l'égard de la Charte africaine des droits de l'Homme et des peuples, et du droit international", indique le Parlement dans un communiqué.
La résolution, adoptée par 416 voix pour, 62 contre et 36 abstentions, "déplore la contribution du président Museveni à la rhétorique de haine envers les personnes" LGBT+, ajoutant que "les relations entre l'UE et l'Ouganda seront menacées si le président promulgue le projet de loi".
Les eurodéputés appellent la Commission européenne et le service diplomatique de l'UE à utiliser "tous les moyens diplomatiques, juridiques et financiers nécessaires" pour convaincre Yoweri Museveni, qui dirige le pays d'une main de fer depuis 1986, de ne pas signer la loi.
L'ONU et les Etats-Unis ont aussi appelé le dirigeant ougandais à rejeter cette loi, votée le 21 mars par le Parlement de ce pays d'Afrique de l'Est où l'homosexualité est déjà illégale.
Les eurodéputés réclament en outre "une stratégie de l'UE pour la décriminalisation universelle de l'homosexualité et de l'identité transgenre", s'inquiétant "des mouvements actuels antidroits, sexistes et anti-LGBTIQ, qui sont alimentés par certains dirigeants politiques et religieux du monde entier, y compris au sein de l'UE".
Ces mouvements "légitiment la rhétorique qui prétend que les personnes LGBTIQ incarnent une idéologie, au lieu de les considérer comme des êtres humains".
"Les députés condamnent fermement la diffusion d'une telle rhétorique par certains dirigeants politiques et gouvernements influents de l'UE, comme en Hongrie, en Pologne et en Italie", selon le communiqué.