Les consultations continuent avec la Banque mondiale qui a suspendu ses prêts, selon l'Ouganda

Le gouvernement ougandais a affirmé mercredi poursuivre des consultations avec la Banque mondiale, qui a suspendu tout nouveau prêt à Kampala en raison d'une récente loi anti-homosexualité.

9 août 2023 à 18h21 par AFP

L'institution financière internationale a annoncé mardi qu'"aucun nouveau financement public pour l'Ouganda" ne serait soumis à son conseil d'administration, la loi anti-homosexualité entrée en vigueur dans le pays en 2023 allant "fondamentalement à l'encontre" de ses valeurs.
"Les consultations sont toujours en cours entre le gouvernement ougandais et la Banque mondiale sur les questions entourant la loi anti-homosexualité", a déclaré mercredi à l'AFP le ministre ougandais de l'Information, Chris Baryomunsi.
"Cependant, il convient de rappeler à la Banque mondiale et à d'autres que l'Ouganda est un pays souverain, qui prend des décisions dans l'intérêt de son peuple, et c'est l'esprit de la loi anti-homosexualité", a-t-il ajouté.
Cette loi, considérée comme l'une des plus répressives au monde, a été promulguée par le président Yoweri Museveni le 29 mai, au grand dam de groupes de défense des droits humains et de pays occidentaux.
Elle a suscité "l'inquiétude" du secrétaire général de l'ONU", selon son porte-parole, et a été qualifiée d'"atteinte tragique" aux droits humains par le président américain Joe Biden.
Le texte prévoit de lourdes peines pour les personnes ayant des relations homosexuelles et faisant la "promotion" de l'homosexualité. Un crime d'"homosexualité aggravée" est passible de la peine de mort, sentence qui n'est toutefois plus appliquée depuis des années en Ouganda.
Des militants des droits humains se sont également inquiétés de l'influence de la nouvelle loi sur l'accès aux soins des personnes de la communauté LGBT+, qui pourraient redouter d'être stigmatisées, voire dénoncées par le personnel médical.
Mardi, après l'annonce de la Banque mondiale, le ministère ougandais de la Santé, qui bénéficie des fonds de l'institution, a publié une circulaire affirmant que nul ne devait être "discriminé ou stigmatisé" pour des raisons de "genre, religion, ethnie, statut social ou économique ou encore orientation sexuelle".