Mali: les 46 militaires ivoiriens qualifiés de "mercenaires" jugés à Bamako

Le procès des 46 militaires ivoiriens soupçonnés d'être des "mercenaires" et détenus au Mali depuis juillet était en cours jeudi après-midi à la Cour d'appel de Bamako, a constaté un journaliste de l'AFP.

29 décembre 2022 à 17h36 par AFP

Il intervient deux jours avant l'ultimatum fixé par les chefs d'Etat ouest-africains à la junte malienne pour libérer les 46 militaires et une semaine après que le ministre ivoirien de la Défense a assuré que l'affaire était "en voie de résolution" après une visite officielle à Bamako.
Le 10 juillet, 49 soldats ivoiriens, qualifiés de "mercenaires", avaient été arrêtés au Mali, puis inculpés mi-août de "tentative d'atteinte à la sûreté extérieure de l'Etat" et formellement écroués. Trois femmes ont été libérées par la suite.
Abidjan assure que ces soldats étaient en mission pour l'ONU, dans le cadre d'opérations de soutien logistique à la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) et exige leur libération.
Le procès se déroule à huis clos et sous haute surveillance des forces de sécurité, selon un journaliste de l'AFP. Les portes de la cour d'appel étaient fermées et de nombreux journalistes attendaient en milieu d'après-midi à l'extérieur de l'enceinte.
"Après l'instruction du dossier par la justice militaire, nous l'avons enrôlé pour renvoi à un jugement spécial sans audience publique" jeudi, a déclaré à l'AFP un substitut de la Cour d'appel de Bamako. "Ce qu'il faut retenir, c'est que la Cour d'appel de Bamako va juger les 46 soldats ivoiriens arrêtés le 10 juillet 2022 à l'aéroport de Bamako avec des armes", a-t-il ajouté.
L'information a été confirmée à l'AFP par un avocat des militaires ivoiriens.
Il y a une semaine, la rencontre à Bamako entre les autorités des deux pays s'est déroulée dans un esprit "fraternel" et s'est conclue par la signature d'un mémorandum.
Le contenu des discussions concernant les militaires ivoiriens n'a pas été rendu public, mais le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop a parlé devant la presse d'un "incident malheureux", tandis que le ministre ivoirien de la Défense a évoqué un "malentendu". Des termes bien éloignés de ceux de "prise d'otage" et "mercenaires" employés par les deux parties depuis plusieurs mois.