Nigeria: Amnesty demande une enquête sur le meurtre présumé de sept jeunes

Amnesty International a appelé mardi les autorités nigérianes à enquêter sur le meurtre présumé de sept jeunes hommes par une milice proche des autorités dans le sud-est du pays, en proie à une agitation séparatiste.

20 juillet 2022 à 13h21 par AFP

D'après l'ONG de défense des droits de l'Homme, des membres d'Ebubeagu, une milice instituée par le gouvernement, ont tué dimanche ces jeunes hommes dans la région d'Oru, dans l'Etat d'Imo, où ils s'étaient rendus pour assister à un mariage.
Les victimes revenaient du mariage quand les agents leur ont tiré dessus, affirme le communiqué.
"Il est horrible que des jeunes hommes non armés qui ne posaient clairement aucune menace à qui que ce soit aient été abattus, dans le plus grand mépris du droit à la vie", a insisté Osai Ojigho, directrice d'Amnesty au Nigeria.
"De tels meurtres ne peuvent être justifiés en aucune circonstance", a-t-elle ajouté.
"Les autorités nigérianes doivent mettre fin à ces homicides illégaux (...) et mener dans les plus brefs délais une enquête approfondie et transparente", a poursuivi l'ONG.
Les services de sécurité de l'État (DSS) avaient effectivement annoncé mardi que sept jeunes hommes avaient été "neutralisés" au cours d'une opération menée par une "équipe de sécurité mixte". Mais ils affirmaient que les victimes ne revenaient pas d'un mariage et étaient des membres de l'Eastern Security Network (ESN), la branche militaire du Mouvement indépendantiste pour les peuples indigènes du Biafra (Ipob).
Selon le DSS, les jeunes hommes ont ouvert le feu sur "les forces de sécurité" qui tentaient de les déloger de la planque où les séparatistes s'étaient rassemblés pour organiser une opération illégale.
Elles ont répliqué grâce à "une puissance de feu supérieure qui a conduit à la neutralisation d'environ sept membres du groupe criminel".
Le sud-est du Nigeria connaît une hausse des violences indépendantistes. Plus de 130 membres des forces de sécurité y ont été tués depuis l'an dernier, selon des bilans des médias locaux.
L'Ipob rêve de voir renaître la défunte République du Biafra, dont la proclamation d'indépendance avait entraîné une guerre civile de 30 mois entre 1967 et 1970. Le conflit avait fait plus d'un million de morts, principalement des Igbo, surtout de famine et de maladie.