Tunisie: la participation aux législatives revue légèrement à la hausse

L'autorité électorale en Tunisie a officiellement annoncé lundi une participation de 11,22% aux élections législatives de samedi, très légèrement en hausse par rapport au chiffre préliminaire de 8,8% rendu public après la fermeture des urnes.

19 décembre 2022 à 23h06 par AFP

Le taux de participation définitive a été annoncé par le président de l'autorité électorale Isie, Farouk Bouasker, lors d'une conférence de presse à Tunis.
Même revue à la hausse, cette participation est la plus faible depuis la révolution qui a renversé la dictature en 2011, après des records (près de 70% aux législatives d'octobre 2014) et c'est trois fois moins que pour le référendum sur la Constitution l'été dernier (30,5%), déjà marqué par une forte abstention.
Selon M. Bouasker, 1,025 million de personnes sur un peu plus de 9 millions d'inscrits ont voté.
Le chef de la principale coalition d'opposants en Tunisie, Ahmed Nejib Chebbi, a appelé le président Kais Saied à "partir immédiatement", après le fiasco que constitue l'abstention massive lors des législatives, boycottées par l'opposition.
Après son coup de force du 25 juillet 2021 et la dissolution de l'ancien Parlement, dénoncés comme "un coup d'Etat" par l'opposition, le président Saied a fait adopter cet été une Constitution qui réduit drastiquement les prérogatives du Parlement.
La nouvelle Assemblée des députés ne pourra pas destituer le président et il lui sera presque impossible de censurer le gouvernement. Il faudra dix députés pour proposer une loi et le président aura la priorité pour faire adopter les siennes.
M. Saied a minimisé l'abstention massive lors du scrutin "et les doutes émis sur la représentativité" du futur Parlement, selon des déclarations publiées par le site de la présidence.
Il a affirmé en recevant la cheffe du gouvernement Najla Bouden que "le taux de participation ne se mesure pas seulement sur un seul tour mais sur les deux tours", dont le deuxième est prévu en février/mars.
Loin de reconnaître un désaveu, Il a comparé ses critiques à des commentateurs "qui annoncent le résultat final d'un match à l'issue de la première mi-temps".