Manifestations contre la vie chère en Martinique : une nuit sous tension après des affrontements avec les CRS

Des barricades enflammées ont bloqué l’accès à plusieurs quartiers de la capitale de la Martinique, Fort-de-France, dans la nuit du lundi 7 au mardi 8 octobre. Une nouvelle nuit de troubles survient après une matinée de tensions entre les participants aux manifestations contre la vie chère et les CRS. Explications.

De nouvelles manifestations contre la vie chère en Martinique

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8 octobre 2024 à 16h41 par Aurélie Lafeil





Dans la nuit du lundi 7 au mardi 8 octobre, des barrages routiers en flammes, composés de véhicules, de palmiers, de palettes et de poubelles, ont une nouvelle fois bouché les abords des quartiers de Sainte-Thérèse, de Dillon, de Texaco et du Canal Alaric de Fort-de-France. Des gendarmes ont été la cible de tirs, au niveau du rond-point des Charbonnières, à l’entrée du port de la capitale, selon des sources policières. Des communes plus éloignées, comme Case-Pilote, le François ou encore Rivière-Salée, ont également été affectées.











Lundi 7 octobre dans la matinée, la situation s’est tendue entre les autorités et les manifestants. Mobilisée depuis 4 heures du matin, une cinquantaine de personnes se sont réunies contre la vie chère au giratoire de Mahault, un nœud stratégique menant vers l'autoroute 1, en direction de Fort-de-France. Sur l’île, les produits alimentaires sont plus chers qu’en France métropolitaine de 40 %, d’après le rapport de l’Insee publié en 2023.



11 policiers blessés, des manifestants arrêtés



Lors de l’évacuation, 11 policiers ont été blessés ainsi que le président du groupe qui fédère ce mouvement, le Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), Rodrigue Petitot. Le RPPRAC affirme que le “R”, surnom de Rodrigue Petitot, aurait été pourchassé par les forces de l’ordre. Des affirmations démenties par la police qui affirme que ces blessures sont survenues lors de l'escalade d’un grillage. Aux alentours de 10h30, la situation est revenue à la normale. Cinq manifestants ont été arrêtés, notamment pour jets de projectiles. 


Un taux de pauvreté près de deux fois supérieur à la métropole


Cela fait plus d’un mois que les Martiniquais s'opposent aux prix exorbitants appliqués dans la grande distribution. À titre de comparaison, le pack de six bouteilles d’eau de la marque Volvic, vendu à Toulouse, coûte 3,15 euros, tandis qu’en Martinique, il est à 7,30 euros. Même chose pour les œufs : une boîte de dix sera vendue à 1,64 euro au Leclerc de Toulouse, et cette même enseigne vendra la même boite 4,19 euros sur l’île aux fleurs. De plus, la Martinique subit un taux de pauvreté près de deux fois supérieur au taux métropolitain, avec 27 % de la population en dessous du seuil de pauvreté, selon l'Insee.