Assassinat en France d'un responsable de centre de demandeurs d'asile: ressentiment de l'accusé soudanais

Infos. Le Soudanais accusé d'avoir assassiné un responsable de centre de demandeurs d'asile en 2021 en France a exprimé son ressentiment contre cette structure, qui l'a "détruit", lundi au premier jour de son procès aux assises, tout en regrettant son geste.

Assassinat en France d'un responsable de centre de demandeurs d'asile: ressentiment de l'accusé soudanais

Le 19 février 2021, Shérif Hamed Shogar, alors âgé de 38 ans, vient solliciter de l'aide à Pau (sud-ouest), pour son renouvellement de titre de séjour. Arrivé en France en 2015, il avait obtenu une protection subsidiaire de l'Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides), notamment grâce à l'aide du responsable du pôle asile de l'association, Cyril Pierreval. En 2017, Shérif Hamed Shogar est condamné à 18 mois de prison pour des violences à l'arme blanche sur un co-résident d'un appartement mis à disposition par l'association. Puis, de nouvelles violences en détention lui valent une deuxième condamnation à six mois de prison. L'Ofpra remet alors en question son statut. L'accusé a relaté les faits avec réticence lundi, évoquant à plusieurs reprises une "bagarre" avec le travailleur social de 46 ans, qu'il a frappé treize fois avec un couteau à la lame de 15 cm. La victime était décédée peu de temps après, dans son bureau, malgré l'intervention rapide de ses collègues puis des secours. "Je n'avais pas l'intention de le tuer", assure aujourd'hui l'homme accusé d'assassinat devant la cour d'assises des Pyrénées-Atlantiques. "Je regrette, pour mon âme, pour sa famille et pour ses enfants." L'accusé estime toutefois que le centre de demandeurs d'asile l'a "détruit" en faisant "des erreurs multiples" dans la gestion de son dossier. Né en 1983 au Soudan, dans le nord du Darfour, l'homme avait fui son pays au début de la guerre civile, rejoignant un camp de réfugiés du Tchad en 2003, avec sa fratrie. Entré en Europe par la Grèce, en 2009, il avait ensuite rallié Calais dans l'intention de partir pour l'Angleterre, sans succès. En 2015, sa demande d'asile en France lui avais permis d'être transféré vers le centre d'accueil de Pau.

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