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Burkina: une "soixantaine" de personnes tuées par des hommes en tenue militaire

Une soixantaine de personnes ont été tuées jeudi dans une localité du nord du Burkina Faso "par des hommes arborant des tenues" de l'armée nationale, a annoncé dimanche soir le procureur de Ouahigouya (nord) en annonçant l'ouverture d'une enquête.

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24 avril 2023 à 1h51 par AFP

Le procureur du tribunal de grande instance de Ouahigouya, Lamine Kaboré, écrit dans un communiqué transmis à l'AFP avoir été informé par la gendarmerie de la ville "que dans le village de Karma", situé dans la province du Yatenga, "une soixantaine de personnes auraient été tuées par des personnes arborant des tenues de nos forces armées nationales". "Des blessés ont été évacués et sont actuellement pris en charge au sein de nos structures de santé", a-t-il ajouté, précisant que "les auteurs de ces faits auraient emporté divers biens". Le procureur indique que, "saisi de ces faits dont la gravité est avérée", il a "donné les instructions nécessaires (...) en vue de les élucider et d'interpeller toutes les personnes qui y sont impliquées". Il a lancé "un appel à toutes les personnes qui disposeraient d'informations sur ces faits" à "en faire la dénonciation". Selon des habitants joints par l'AFP, des rescapés ont affirmé que "plus d'une centaine de personnes à bord de motocyclettes et de pickup ont fait une descente jeudi dernier à Karma. Des dizaines d'hommes et de jeunes ont été exécutés par ces hommes vêtus de tenues militaires". Ces rescapés ont évoqué un bilan "avoisinant les 80 morts". Ce massacre est intervenu une semaine après la mort de six soldats et 34 supplétifs de l'armée tués lors d'une attaque de jihadistes présumés près du village Aorema, à une quinzaine de kilomètres de Ouahigouya. Le Burkina Faso, en particulier sa partie nord, est pris depuis 2015 dans une spirale de violences attribuées à des groupes jihadistes liés à Al-Qaïda et à l'organisation Etat islamique (EI), qui ont fait plus de 10.000 morts - civils et militaires - selon des ONG, et quelque deux millions de déplacés internes.