Cinq ans de prison pour Alaa Abdel Fattah, figure de la révolte en Egypte

Infos. Alaa Abdel Fattah, figure centrale de la révolte de 2011 en Egypte et en détention provisoire, a été condamné à cinq ans de prison par un tribunal d'exception du Caire pour "diffusion de fausses informations", a annoncé lundi sa soeur.

Cinq ans de prison pour Alaa Abdel Fattah, figure de la révolte en Egypte
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Le Caire (AFP)

Une source judiciaire sous couvert d'anonymat a confirmé à l'AFP le verdict, qui ne peut faire l'objet d'appels.

"Alaa a été condamné à cinq ans" de prison, a écrit Mona Seif sur son compte Twitter.

Deux autres militants ont été condamnés à quatre ans de prison pour les mêmes charges : Mohamed al-Baqer, l'ancien avocat de M. Abdel Fattah, et le blogueur Mohamed Ibrahim, alias Oxygen.

Surnommé "l'icône de la révolution" de 2011 qui a chassé le président Hosni Moubarak du pouvoir, M. Abdel Fattah a déjà fait l'objet de plusieurs condamnations.Il a été emprisonné sous Moubarak, son successeur islamiste Mohamed Morsi (2012-2013), et l'actuel chef de l'Etat Abdel Fattah al-Sissi. 

Il est en détention préventive depuis plus de deux ans et a passé au total sept ans en prison depuis 2013.

- 60.000 détenus d'opinion - 

M. Abdel Fattah, militant politique et programmeur informatique, avait été arrêté avec son avocat Me Baqer en septembre 2019 après de rares manifestations contre le président actuel Abdel Fattah al-Sissi.

Les deux hommes avaient été ajoutés à la liste "terroriste" du Caire fin 2020.

M. Ibrahim, fondateur du blog "Oxygen Egypt", a lui aussi été arrêté en 2019 après avoir publié sur les réseaux sociaux des vidéos sur des manifestations antigouvernementales, selon Amnesty International.

Selon la loi égyptienne, la durée de la détention provisoire ne peut excéder deux ans, mais en pratique, les détenus peuvent rester plus longtemps derrière les barreaux.

M. Abdel Fattah avait été arrêté en 2013 après une manifestation.

Il avait cependant continué de s'exprimer sur les réseaux sociaux défendant notamment les droits d'autres anciens détenus, contraints de passer leurs nuits derrière les barreaux après leur sortie de prison.

Depuis son arrivée au pouvoir, à la suite de la destitution Mohamed Morsi à l'été 2013, le président Sissi est accusé par des ONG internationales de défense de droits humains de mener une répression tous azimuts contre les opposants et les défenseurs des droits de l'Homme.

Selon elles, l'Egypte compte plus de 60.000 détenus d'opinion.

Le gouvernement dément et met l'accent sur le maintien de la stabilité dans le pays.

Les autorités égyptiennes reprochent régulièrement aux ONG locales et internationales de bénéficier de financements douteux et d'agir sur la base de motifs politiques contre les intérêts du Caire.

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