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Corruption: le président sud-africain nie avoir soudoyé des cambrioleurs

Le président sud-africain a nié jeudi avoir acheté le silence de cambrioleurs tombés sur 3,8 millions d'euros "cachés" dans une de ses propriétés, accusations qui le visent dans une plainte déposée la veille par l'ancien chef du renseignement.

AFRICA RADIO

2 juin 2022 à 15h36 par AFP

"Les accusations d'actes criminels à l'encontre du président Ramaphosa ne sont pas fondées", a déclaré la présidence dans un communiqué. Arthur Fraser, chef des renseignements sud-africains jusqu'en 2018, a déposé plainte mercredi pour "enlèvement" et "corruption". Il accuse le chef de l'Etat d'avoir "dissimulé" un cambriolage datant de février 2020, au cours duquel l'équivalent de 3,8 millions d'euros "cachés" dans une ferme lui appartenant auraient été volés. Le président est selon lui coupable "d'entrave à la justice" et d'avoir organisé "l'enlèvement des suspects, leur interrogatoire dans sa propriété et leur corruption". La présidence a confirmé "un vol à main armée" dans la résidence de M. Ramaphosa dans le Limpopo (nord-est), "au cours duquel le produit de la vente de gibier a été dérobé". Cyril Ramaphosa, qui participait à un sommet de l'Union africaine à Addis-Abeba, n'était pas présent à ce moment-là. "Après avoir été informé du vol, le président Ramaphosa a signalé l'incident au chef de l'unité de protection présidentielle de la police, pour enquête", poursuit la présidence, assurant que le chef d'Etat "est prêt à coopérer avec les forces de l'ordre". Après une carrière dans le renseignement, M. Fraser avait pris la tête des services pénitentiaires. Deux mois après l'incarcération de l'ex-président Jacob Zuma en juillet 2021 pour outrage à la justice, il avait pris la décision de le libérer pour raison médicale. Principal opposant politique de M. Ramaphosa au sein de l'ANC, parti historique au pouvoir, M. Zuma avait été poussé à la démission en 2018 après une série de scandales de corruption. Cyril Ramaphosa "reste déterminé à lutter contre la corruption" dont il a fait un cheval de bataille, a assuré la présidence, regrettant des "campagnes de désinformation". L'ANC doit décider d'ici à décembre si elle maintient ou non M. Ramaphosa comme candidat à la présidentielle de 2024.