Aucun accrochage ou échange de tirs n'a toutefois été signalé, selon des témoignages recueillis par l'AFP. Et la situation s'est détendue dans l'après-midi avec la réouverture de la plupart des rues à la circulation, et une présence moins importante d'hommes armés, a constaté un correspondant de l'AFP. Plus tôt dans la journée, des images postées sur les réseaux sociaux ont montré des véhicules armés de mitrailleuses ainsi qu'un char sillonnant le quartier de Fornaj, à proximité du campus universitaire et des rues bloquées par des barrages de sable et gardées par des hommes armés. "Il a été demandé aux enseignants, employés et étudiants d'évacuer le campus de l'université et de partir immédiatement. Les cours ont été interrompus et l'université fermée à cause des tensions sécuritaires autour du campus dans les quartiers d'Aïn Zara et de Fornaj", a déclaré à l'AFP Jamila Rizgalla, professeure à l'université de Tripoli. Selon des médias locaux, plusieurs écoles et lycées dans ces quartiers en banlieue sud de Tripoli ont décidé, par mesure de précaution, de fermer leurs portes. Les autorités n'ont fait aucun commentaire sur cette mobilisation armée qui intervient à trois jour de la date prévue pour la tenue d'une élection présidentielle cruciale, le 24 décembre. Mais le report du scrutin ne fait désormais aucun doute, même si aucune annonce officielle n'a été faite en ce sens. Ce déploiement intervient aussi quelques jours après le limogeage d'un haut responsable militaire, qui avait été contesté par plusieurs groupes armés, alimentant les tensions et donnant déjà lieu à des mouvements armés à Tripoli. La capitale libyenne est sous le contrôle d'une myriade de groupes armés affiliés aux ministères de la Défense -un portefeuille sans ministre- et de l'Intérieur au sein du gouvernement intérimaire. La Libye tente, depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, de s'extraire d'une décennie de chaos, marqué ces dernières années par l'existence de pouvoirs rivaux dans l'est et l'ouest du pays. L'élection présidentielle était censée représenter l'aboutissement d'un processus de paix laborieux, parrainé par l'ONU, pour clore ce chapitre de divisions et d'instabilité. Malgré la fin des combats en 2020 entre le gouvernement installé à Tripoli et les forces de Khalifa Haftar, homme fort de l'Est, la sécurité reste précaire dans le pays nord-africain avec des affrontements sporadiques entre groupes armés.
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