Dimanche 6 octobre, les Tunisiens étaient appelés aux urnes pour élire leur nouveau président. Une élection courue d’avance, marquée par l'absence de débat lors de la campagne, avec trois candidats : Kaïs Saïed, le président sortant, Ayachi Zammel, récemment condamné à 12 ans de prison et donc détenu, et l’ancien député panarabe Zouhair Maghzaoui. Le sondage de l'institut de sondage privé de Sigma Concil, donne Kaïs Saïed vainqueur de ce passage aux urnes.
Le président sortant Kaïs Saïed aurait écrasé la concurrence avec 89,2 % des voix selon l’institut de sondages privé. Ses adversaires n'ont pas dépassé les 10 % des suffrages (6,9 % pour Ayachi Zammel et 3,9 % pour Zouhair Maghzaoui). Le premier se trouve naturellement empêché, ayant été incarcéré en septembre, tandis que le second a été pénalisé par son soutien à Kaïs Saïed en 2021, lors du coup de force de ce dernier. Le président avait alors, entre autres, limogé son Premier ministre et suspendu le Parlement, se donnant alors la possibilité de gouverner par décret et inaugurant le virage autoritaire de sa présidence. Il a depuis pris ses distances avec la politique de Kaïs Saïed.
La participation à ce scrutin est faible, avec seulement 27,7 % de votants d’après les autorités électorales de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie). Seuls 6 % des Tunisiens appartenant à la tranche d'âge des 18-35 ans ont voté dimanche 6 octobre, contre 65 % pour les Tunisiens âgés de 36 à 60 ans. Ce scrutin enregistre le plus faible taux de participation depuis le renversement du dictateur Ben Ali en 2011.
Vers un durcissement du pouvoir ?
La course à la présidentielle fut périlleuse pour certains candidats. Le nombre élevé de parrainages exigés, l’emprisonnement de candidats potentiels connus et l’écartement par l’Isie de concurrents capables de se mesurer à l’homme fort tunisien ont réduit le nombre de candidats effectifs de 17 à 2.
Le président Kaïs Saïed est accusé de “dérive autoritaire” depuis son coup de force en juillet 2021. Ces derniers mois, des syndicalistes, des avocats, des chroniqueurs et des défenseurs des droits des migrants se sont retrouvés en prison.
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