Élection présidentielle en Mauritanie. Le président sortant Mohamed Ould Ghazouani en tête

Les 1,9 millions d'électeurs mauritaniens étaient attendus aux urnes samedi 29 juin. Jusqu’à ce lundi 1^er juillet, le dépouillement est toujours en cours.

Selon les premières estimations de la Commission électorale indépendante (Ceni), le président sortant, Mohamed Ould Ghazouani est en tête avec 56,16 % des voix. La commission a jusqu’à lundi soir pour annoncer les résultats définitifs. Le taux de participation est de 55,39 %. 

Des résultats provisoires déjà contestés 

Dimanche 30 juin, l’opposant du président, Biram Dah Abeid a contesté les résultats. En seconde position avec 22,4 % des voix, le leader de l’IRA, principal mouvement anti-esclavagiste du pays (officiellement l’esclavage a été aboli dans le pays en 1981) s’est exprimé lors d’une conférence de presse. 

Il accuse le pouvoir d’avoir bourré les urnes de 700 bureaux de vote et d’instrumentaliser la Ceni. Il a appelé à une manifestation. « Nous ne reconnaîtrons que nos propres résultats et sur cette base, nous descendrons dans la rue pour refuser le hold-up électoral », a-t-il affirmé. Le mouvement de contestation "sera pacifique", a-t-il promis, appelant l'armée et les forces de l'ordre à "ne pas suivre les ordres du régime". 

Un message reçu par la plupart de ses partisans qui ont manifesté dans les rues, le même jour, en début de soirée.  

Dans la nuit de samedi à dimanche, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a déclaré que "seule la Ceni est en droit de publier [les résultats] et nous devons l'attendre".

Le candidat islamiste de Tawassoul, premier parti d'opposition à l'Assemblée nationale, Hamadi Ould Sidi El Mokhtar, se classe pour l'instant troisième avec environ 13 % des suffrages. Il avait déclaré, samedi, "rester attentif à tout manquement", tout en appelant ses militants à s'éloigner de tout ce qui peut créer le désordre.

Mohamed Ould Ghazouani, présenté comme un symbole de stabilité

Pour sa campagne, le président mauritanien a choisi le slogan “le choix sûr”. Au pouvoir depuis 2019, il a fait face aux épidémies de Covid-19, au commencement de la guerre en Ukraine, la crise au Mali, et se doit de contenir la menace djihadiste dans le Sahel. Le pays n’a pas connu d’attaques terroristes depuis 2011. 

Le président sortant a décidé d’axer sa campagne sur la sécurité, la qualité de l’enseignement, l’emploi des jeunes et l’autosuffisance alimentaire. 

( Avec AFP)