Elections samedi au Gabon: RSF dénonce l'"interdiction" des médias étrangers

Le président Ali Bongo Ondimba brigue un troisième mandat après 14 années au pouvoir et est confronté à 13 autres candidats, dont un "candidat consensuel", Albert Ondo Ossa, derrière lequel se sont rangés il y a une semaine les principaux partis de l'opposition. "Les autorités gabonaises ont refusé toutes les demandes d'accréditation de reporters étrangers désirant couvrir les élections générales à venir", et ils "sont interdits d'entrer sur le territoire", écrit RSF dans un communiqué daté de jeudi. "Reporters sans frontières dénonce une décision absurde et une atteinte au pluralisme de l'information", poursuit l'organisation. Elle cite les cas d'une journaliste du magazine français Jeune Afrique, "refoulée" le 21 août en raison de "l'absence d'accréditation", et d'un reporter du quotidien camerounais Cameroon Tribune qui a subi le même sort à son arrivée, également à l'aéroport de Libreville. RSF assure aussi que les envoyés spéciaux des médias français Radio France internationale (RFI) et Le Monde n'ont également pas obtenu leur accréditation. "Il est totalement anachronique de priver des médias étrangers de la possibilité de couvrir un moment aussi important de la vie démocratique d'un pays, où le besoin d'informations plurielles est crucial pour les populations. Nous dénonçons cette fermeture inacceptable et demandons aux autorités gabonaises d'y mettre un terme sans délai", conclut RSF. Samedi, quelque 850.000 Gabonais sont appelés aux urnes pour élire leur président, leurs députés et les conseils municipaux dans ce petit Etat d'Afrique centrale parmi les plus riches d'Afrique grâce notamment à son pétrole.