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Entretien (1/4). Firmin Edouard Matoko, sous-directeur "Afrique" à l'Unesco : "Les conditions dans lesquelles nous opérons deviennent de plus en plus difficiles"

De l'Europe à l'Asie en passant par le continent africain, le climat géopolitique est tendu. Situation qui rend les actions sur le terrain, des ONG mais aussi pour les agences spécialisées des Nations Unies, de plus en plus difficiles comme l'explique le sous-directeur général pour la priorité Afrique et les Relations extérieures de l'Unesco, Firmin Edouard Matoko.

Firmin Edouard Matoko, sous-directeur général pour la priorité Afrique de l’Unesco
Firmin Edouard Matoko, sous-directeur général pour la priorité Afrique de l’Unesco
Crédit : Keisha MOUGANI

9 octobre 2024 à 16h10 par Keisha MOUGANI

Écoutez Firmin Edouard Matoko, sous-directeur général pour la priorité Afrique de l’Unesco

En Ukraine, au Liban, ou encore au Soudan, à l'est de la République du Congo ou encore dans le Sahel, le climat géopolitique mondial est tendu. Contexte dans lequel, la voix des Nations Unies semble être devenue inaudible, malgré les nombreux appels à trouver des accords de paix. 

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Mardi 8 octobre, l'émissaire du chef de l'ONU pour l'Afrique des Grands lacs, Huang Xia, a exhorté le Conseil de sécurité à œuvrer à un "accord de paix" entre les protagonistes du conflit, après un cessez-le-feu cet été entre la RDC et la rébellion du M23 soutenue par le Rwanda.

"La situation dans la région des Grands lacs et en particulier dans l'est de la République démocratique du Congo, reste alarmante. Le Mouvement du 23 mars a poursuivi son expansion territoriale et contrôle actuellement plus de territoires qu'il ne l'avait fait en 2012", a souligné l'envoyé spécial du secrétaire général Antonio Guterres pour cette région. 

Lors de l'Assemblée générale de l'ONU fin septembre, le président de la RDC, Félix Tshisekedi, avait réclamé des "sanctions ciblées" contre le Rwanda qu'il accuse depuis longtemps d'appuyer le M23 "terroriste" dans l'est de son  pays.

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La résurgence de cette rébellion il y a trois ans a provoqué une crise humanitaire pour près de sept millions de déplacés à l'intérieur de la RDC, dont certains se retrouvent dans des camps en périphérie de Goma.

L'organisation américaine Human Rights Watch a accusé fin septembre le M23 et le Rwanda d'avoir "bombardé sans discernement" ces camps depuis le début de l'année. Des allégations "ridicules" voire "absurdes" pour le gouvernement rwandais.

Ce climat, n'est pas sans incidence sur les activités des agences spécialisées des Nations Unies comme l'Unesco. L'organisation contribue à la paix et à la sécurité en promouvant la coopération internationale dans les domaines de l'éducation, des sciences, de la culture, de la communication et de l'information.