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Entretien (4/4). Préservation du patrimoine en temps de guerre : "On ne peut pas tout protéger à 100%", selon Firmin Edouard Matoko, sous-directeur "Afrique" à l'Unesco

Malgré les alertes lancées par l'Unesco pour protéger les lieux et le patrimoine en temps de guerre, Firmin Edouard Matoko, sous-directeur général pour la priorité Afrique et les Relations extérieures de l'Unesco, souligne que, malgré l'existence d'un droit international, l'Unesco ne peut pas "tout protéger à 100%".

Firmin Edouard Matoko, sous-directeur général pour la priorité Afrique de l’Unesco
Firmin Edouard Matoko, sous-directeur général pour la priorité Afrique de l’Unesco
Crédit : Keisha MOUGANI

12 octobre 2024 à 10h00 par Keisha MOUGANI

Écoutez Firmin Edouard Matoko, sous-directeur général pour la priorité Afrique de l’Unesco

Face aux conflits en cours sur le continent africain, l'Unesco a plusieurs fois exprimé son inquiétude concernant la préservation du patrimoine en temps de guerre. Ci-dessus, Edouard Firmin Matoko, sous-directeur général pour la priorité Afrique à l'Unesco, explique pourquoi l'institution ne peut pas tout protéger "à 100 %".

Le jeudi 12 septembre, l'Unesco partageait officiellement son inquiétude à propos des pillages et des musées archéologiques au Soudan où, depuis avril 2023, une guerre oppose l'armée, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) de son ex-adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo.

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"Plusieurs autres collections majeures, témoignant de la riche histoire du Soudan, ont été signalées comme volées au Khalifa House Museum et au Nyala Museum", affirmait alors l'Unesco. "Au cours des dernières semaines, les menaces sur la culture semblent avoir atteint un niveau sans précédent", relève l'institution basée à Paris, qui appelle à "protéger le patrimoine soudanais de la destruction et du trafic illicite".

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 L'Unesco avait par ailleurs contribué "à mettre en oeuvre des mesures d'urgence" dans cinq autres musées archéologiques du Soudan, consistant à "emballer soigneusement" et "mettre en sécurité" dans des abris dédiés les collections menacées, tandis que "plus de 1 700 objets ont été inventoriés et numérisés".
  
Le conflit a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué le déplacement de plus de 10 millions de personnes, selon l'ONU.