Voter “oui”, voter “non” ou s’abstenir : les Gabonais se prononceront samedi 16 novembre pour ou contre le projet de nouvelle constitituion. La campagne électorale s’ouvre ce jeudi 7 novembre et se termine vendredi 15 novembre. Ce nouveau texte entraînerait un changement de régime, de semi-présidentiel à présidentiel, la limitation du nombre de mandats d'un président - maximum deux successivement - ou encore une reconnaissance du français comme “langue de travail”. Ces modifications, censées unir la population, la divisent. Ce référendum est le premier scrutin depuis le putsch du 30 août 2023. Ce coup d'État a mis fin à la “dynastie Bongo” père et fils qui aura durée 55 ans.
Le conjoint et les enfants d'un président ne pourront lui succéder
Un gouvernement s’est formé, avec à sa tête Brice Clotaire Oligui Nguema. Son Premier ministre, Raymond Ndong Sima, est en charge de la coordination nationale du référendum constitutionnel 2024. “Nous ne pouvons pas rester indéfiniment dans une chambre de transition”, insiste le chef du gouvernement de transition, Raymond Ndong Sima, à nos confrères de Nour Radio TV. Pour l’homme politique, cette constitution apportera “un cadre de vivre-ensemble”. Elle prévoit notamment de réformer les conditions d’accès à la présidence.
D'autres dispositions sont prévues par la Constitution. Par exemple, pour être candidat à l'élection présidentielle, il faudra avoir un parent gabonais. Par ailleurs, le conjoint et les descendants d’un président ne pourront se porter candidats à la succession, et les mandats seront limités à sept ans. Des dispositions pensées pour éviter un retour à un régime autoritaire.
Une coalition dénonce un "super-président de la République
Des voix s’élèvent contre ces propositions. Roger Ondo Abessolo, président par intérim de la coalition syndicale Dynamique unitaire (DU), appelle à rejeter cette constitution. Il y perçoit un manque de séparation des pouvoirs et d’indépendance pour la justice. Pointant du doigt par exemple l’article 42, qui fait des ressources naturelles du Gabon une propriété exclusive de l’État. Ou l'article 62 qui stipule que le président, s'il le souhaite, peut dissoudre l’Assemblée nationale sans que cette dernière puisse avoir un pouvoir similaire. Les parlementaires peuvent quant à eux émettre des accusations devant la haute cour de justice pour violation de son serment ou haute trahison.
La place du président sera centrale avec cette constitution, et cette coalition syndicale le redoute, estimant qu'il sera un « super-président de la République qui [fera] main basse sur les pouvoirs législatif et judiciaire ».
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